mardi 24 juin 2014

La licence santé refait surface tandis que des assises sur les professions de santé se profilent

Le Gouvernement vient de replacer sur le devant de la scène la possible création d'une licence santé en même temps qu'il a annoncé la tenue d'assises sur l'évolution des professions de santé d'ici la fin de l'année. De leur côté, les professionnels de santé aimeraient y voir un peu plus clair...
L'idée d'une licence santé n'est pas nouvelle. Déjà, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, avait abordé la possible naissance de cette formation, sans en préciser vraiment les contours, lors du dernier Salon infirmier (lire ci-contre). Jeudi 19 juin, Geneviève Fioraso, secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et la Recherche, l'a replacée sur le devant de la scène. Lors de la présentation des orientations de la loi de Santé (lire ci-contre), la représentante du Gouvernement a d'abord annoncé qu'à la rentrée prochaine, "7 universités seront engagées dans l'expérimentation Paces afin de lutter contre l'échec en première année commune d'études de santé, diversifier les origines des étudiants, les réorienter plus tôt pour réduire les échecs ou les redoublements, grâce à des passerelles renforcées avec d'autres formations universitaires". 
Puis, elle a déclaré vouloir "aller plus loin" avec la création "possible" d'une licence santé, "préalable d'une inscription dans un système LMD (licence, master, doctorat, NDLR)". Elle a commenté : "Former des étudiants issus de formations plus diversifiées, c'est préparer les futurs professionnels de santé à un exercice pluri-professionnel dans le cadre de parcours de soins centrés sur le patient, en rééquilibrant la part des sciences dures et celle des sciences sociales." Le sujet a été refermé aussitôt pour laisser la place aux spéculations.

Pas d'"unique licence santé" pour les internes

Dans un communiqué ce 23 juin, l'Intersyndicat national des internes (Isni) a réagi à ce retour sur scène de la licence santé. Il a rappelé qu'il n’était pas "opposé à une évolution vers un schéma LMD des formations en santé, avec un système de passerelles entrantes et sortantes et en lien avec les autres formations universitaires". Cependant, l'Isni veut barrer la route à une "unique licence santé regroupant en son sein toutes les formations médicales et paramédicales lesquelles s’individualiseraient progressivement". Pourquoi ? "Autant pour des raisons de formation et d’acquisition des compétences propres à chaque profession, que de démographie médicale", explique-t-il. 

Jeudi 19 juin, Geneviève Fioraso s'est aussi attardée sur la nécessité de "faire évoluer les professions dans le domaine de la santé pour répondre au problème de la démographie médicale dans notre pays et faire preuve d'initiatives notamment pour les médecins généralistes, trop peu nombreux, alors même qu'ils sont le pivot des parcours de soins que nous voulons développer". Elle a ainsi annoncé la tenue d'assises nationales d'ici la fin 2014 "sur ce thème". Un peu plus tôt, elle avait déclaré : "l'exercice professionnel paramédical sera mieux défini, mieux reconnu dans une logique de prévention et de soins de proximité".

Des éclaircissements attendus

Les professionnels de santé attendent désormais des éclaircissements, autant sur la licence santé que sur la tenue des assises. D'aucuns voudraient aussi connaître le calendrier de la réingénierie des formations paramédicales qui aurait dû être livré avant l'été. Infirmiers de bloc opératoire, puéricultrices, cadres de santé, etc. sont en effet toujours dans l'attente de la refonte de leurs études. La feuille de route aurait dû être présentée au printemps, comme le prévoyait la DGOS (lire ci-contre) mais l'échéance est désormais dépassée et aucune réunion de travail ne se profile, déplore, entre autres, l'Association nationale des directeurs d'école paramédicale (Andep). Faudra-t-il encore patienter, par exemple jusqu'aux prochaines assises sur l'évolution des professions de santé ? Interrogé sur ce point, le ministère des Affaires sociales et de la Santé n'a pas donné suite à l'heure où nous publions.

 Sandra Jégu

De nouveaux métiers en maisons de santé émergent

La Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS) estime "nécessaire" d'envisager des cursus de formation pour de nouveaux métiers en cours de développement en ambulatoire. Dans un communiqué ce 23 juin, elle indique d'ailleurs avoir réuni plusieurs de ses responsables auprès de la Haute Autorité de santé (HAS) et en présence de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) pour réfléchir à ces cursus. Se développent notamment des postes de coordination, "aujourd’hui le plus souvent occupés par des personnes à niveau bac+5", écrit-elle. Leurs missions sont variables mais ont souvent en commun l'animation d'équipe, les relations à l’éditeur du système d’information ou encore le suivi budgétaire. "D’autres métiers voient le jour comme celui des infirmières cliniciennes", ajoute la Fédération qui cite aussi l'apparition des responsables de l’information médicale territoriaux.
S.J.

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