vendredi 2 mai 2014

Hôpitaux de Saint-Maurice : la tension reste vive

02/05/2014

Grève à la crèche hospitalière, mécontentement du personnel de nuit, mise en examen d’un médecin... Le feu couve dans le Val-de-Marne, aux hôpitaux de Saint-Maurice. Ce vendredi 2 mai, une centaine d’agents se sont rassemblés pour soutenir les grévistes de la crèche, qui dénoncent le trop grand nombre d’enfants accueillis au vu des capacités en lits et personnel.
Selon SUD santé, « la décision brutale du directeur de fermer les crèches en affirmant qu’elles ne seraient ouvertes que lorsque les syndicats auront retiré le préavis de grève radicalise les personnels ».
La réorganisation des effectifs de nuit est un autre sujet de crispation. Environ 125 personnes travaillent de nuit aux hôpitaux de Saint-Maurice. Il en faudrait 180 selon les syndicats CGT et SUD qui tirent la sonnette d’alarme depuis un an à propos des conditions de travail nocturnes. « La direction reste sourde à nos revendications et ne cherche pas à recruter », déplore un syndicaliste.

50 000 euros de barrières mais pas de recrutement la nuit

L’installation de barrières de sécurité dans l’enceinte de l’hôpital alimente l’incompréhension entre la direction et les équipes. Denis Fréchou, le directeur, s’en expliquait au « Quotidien » le 17 avril : « Cet hôpital est l’un des derniers à installer des contrôles de circulation. Ces barrières coûtent 50 000 euros. Elles seront utiles car l’hôpital, situé dans le bois de Vincennes, est à proximité du zoo qui va accueillir 2 millions de personnes par an, et qui n’a pas prévu de stationnement ».
La mise en examen d’un praticien, après dépôt de plainte en diffamation du directeur, achève de tendre le climat local. Une pétition de soutien au Dr Renaud Péquignot a recueilli 681 signatures.

Un PH mis en examen et privé de protection fonctionnelle

Le directeur Denis Fréchou a refusé au Dr Péquignot sa demande de protection fonctionnelle. Aux yeux du directeur, le chef des soins de suite et réadaptation pouvait saisir son chef de pôle et la CME du problème ; il n’aurait pas dû, en revanche, écrire aux médecins de l’hôpital pour dénoncer l’usage d’une ambulance par le directeur un dimanche, alors qu’une patiente de 80 ans attendait un bilan sanguin.
Denis Fréchou dénonce une action personnelle, « dont le seul but était de nuire, et en rien améliorer le fonctionnement de l’établissement ». Denis Fréchou ajoute qu’il n’y a eu ni dysfonctionnement, ni événement indésirable : entre l’heure de l’appel de l’interne et le retour du chauffeur,« 15 à 20 minutes au plus se sont écoulées », écrit-il.
Les hôpitaux de Saint-Maurice prévoient la mise à disposition de deux lignes de transport le dimanche pour acheminer les examens biologiques à Créteil. « En prenant l’ambulancier, Monsieur Fréchou supprimait délibérément et en connaissance de cause la moitié du dispositif. Cette organisation nous met dans une situation délicate vis-à-vis de l’accréditation de notre laboratoire de biologie », réagit le Dr Péquignot, qui entend saisir le tribunal administratif afin de bénéficier de la protection fonctionnelle dont il se trouve privé.
Delphine Chardon

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