vendredi 14 mars 2014

Au Sénégal, des accouchements à domicile font le lit de "drames"

Publié le 14.03.2014

Une mère hospitalisée au centre de santé de Thies au Sénégal le 11 mars 2014

Une mère hospitalisée au centre de santé de Thies au Sénégal le 11 mars 2014 | Seyllou

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"Six de mes sept enfants sont nés à la maison", affirme Diakhère Ndong, une mère de famille d'une localité de la région de Thiès (ouest) où des accouchements à domicile et sans assistance médicale, souvent mortels, font le lit de "drames".
"Pour mon septième enfant, l' m'a internée quand je suis venue me soigner de paludisme. J'ai accouché deux heures après", dit cette femme menue de 40 ans enceinte de son huitième enfant, vivant à Ndiaganiao qui polarise 39 villages totalisant quelque 50. 000 habitants.
Mme Ndong est assise sur une banquette avec d'autres femmes enceintes devant une maternité - une case au toit de zinc -, dans une vaste cour balayée par un vent frisquet.
"Quand je commence à ressentir des maux de ventre, c'est souvent la nuit. Je n'ai pas toujours une charrette ou un autre véhicule pour aller" dans une structure de , poursuit-elle.
- Faute de transport, on accouche à la maison -

Comme elle, de nombreuses femmes des zones rurales de cette région sont ainsi obligées, faute de moyens de déplacement notamment, d'accoucher à domicile, rapportent des sources sanitaires.
A Notto-Diobass, un village proche de Ndiaganiao, la structure de santé locale a enregistré en janvier "quinze" naissances, par quinze femmes dont "dix ont accouché à domicile", indique la sage-femme Adja Oumou Anne.
"Les drames proviennent de ces accouchements à domicile. Il est arrivé que des femmes meurent d'hémorragie. C'est un drame que nous ne souhaitons plus revivre", souligne Amadou Bèye, unique infirmier de Ndiaganiao, lors d'un forum sur la santé.
Ce forum s'est tenu en présence de responsables de l'Association pour la médecine et la recherche en Afrique (Amref), une ONG africaine de santé publique, et de la Fondation Espoir, basée en France.
L'Amref et la Fondation Sanofi Espoir ont organisé cette semaine un voyage de presse au Sénégal dans le cadre de leur programme de lutte contre la mortalité maternelle et infantile en Afrique.
Selon l'infirmier Bèye, sur 263 accouchements en 2013 à Ndiaganiao, 61 l'ont été à la maison, soit près de 25%. 
- 392 mères meurent pour 100.000 naissances -





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