mardi 4 mars 2014

Affinités électriques, le songe obsédant d’une physique de l’âme (I)

La Revue des Ressources 
3 mars 2014, par Bernard Pasobrola



Lorsqu’il rédigeait son récit autobiographique, Freud ne soupçonnait pas que ce qu’il nomme un « édifice fantasmagorique » issu de la « suggestion médicale » se développerait et menacerait même, à peine plus d’un siècle plus tard, d’enterrer à la fois la psychanalyse et toute autre forme de psychothérapie en faveur de traitements électrisants s’appliquant aux entités physiques proprement dites, c’est-à-dire aux neurones en tant que tels. Car le début du XXIe siècle entérine le triomphe du réductionnisme scientifique : le psychique est ramené au neuronal, l’individu n’est plus considéré que comme un ensemble de systèmes neuro-somatiques entièrement intelligibles à la science. Le rêve d’établir une « physique de l’âme » se réalise enfin grâce à l’observation directe du cerveau par la neuro-imagerie et aux traitements de neurostimulation électrique – traitements dont l’électrochoc est un ancêtre décrié et cependant bien loin d’être mort et enterré.
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