vendredi 28 février 2014

Une genèse de nouveaux neurones in vivo à l’aide d’un facteur de transcription

27/02/2014





Crédit photo : BSIP
Des chercheurs sont parvenus à générer de nouveaux neurones dans le cerveau et la moelle épinière de souris adultes vivantes, sans transplanter des cellules souches. Ils utilisent un facteur de transcription, puis de l’acide valproïque. Leurs résultats sont publiés dans « Nature Communications ».

Cette découverte est prometteuse dans de multiples domaines comportant des atteintes du tissu nerveux, allant des lésions de la moelle aux maladies neurodégénératives.
Les scientifiques du département de Biologie Moléculaire de l’Université du Texas (Zhang et coll.), se sont intéressés aux astrocytes, qui sont les cellules les plus nombreuses après les neurones et qui participent aux cicatrices post-lésionnelles. La première étape du travail a abouti à la formation de réseaux neuronaux à partir d’astrocytes, au niveau de la moelle épinière de souris adultes.

Pas de greffes de cellules

Les astrocytes matures ont pu être transformés en neurones sans nécessité de greffes cellulaires. Il y a d’abord eu une étape où ces astrocytes ont été transformés en neuroblastes, c’est-à-dire en cellules souches neuronales.
Les chercheurs ont introduit des facteurs de transcription. Plusieurs tentatives ont révélé que le composé SOX2 régule l’expression des gènes et fait obtenir des neuroblastes à partir des astrocytes. Ce travail préalable a été le premier « indiquant clairement que chez un animal vivant, que des astrocytes matures peuvent être reprogrammés en en neurones fonctionnels sans nécessité de transplantation cellulaire ».
Dans la seconde étape, les chercheurs ont donné aux souris de l’acide valproïque, ce qui a aidé à la différenciation vers les neurones. L’acide valproïque est utilisé de longue date pour traiter l’épilepsie et plus récemment dans les troubles bipolaires et la migraine.

Des recherches vont continuer

Il a fallu 4 semaines pour obtenir les neuroblastes et huit semaines pour la maturation et la transformation en neurones, ce qui est plus lent que la neurogenèse observée sur des cultures cellulaires. L’action de reprogrammation de SOX2 sur les astrocytes a persisté pendant 210 jours.
Il est encore trop tôt toutefois pour dire si ces nouveaux neurones produisent une amélioration d’états pathologiques, avancent prudemment les auteurs. Ce qui va être l’objectif des recherches ultérieures.
On sait que la néoneurogenèse au niveau de la moelle épinière est très limitée, d’où les dommages irréversibles après des lésions traumatiques, dues à la fois à la perte des cellules et à la fibrose réactionnelle.
Dr Béatrice Vuaille

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