jeudi 13 février 2014

Le vieillissement des handicapés impose cohérence, coopération et nouveaux outils d'évaluation



Tenu le 4 février dernier, le colloque du groupements de priorité de santé (GPS) sur l'avancée en âge des personnes en situation de handicap s'attachait à tirer les enseignements des nombreuses initiatives associatives destinées à prendre en charge le vieillissement de la population handicapée, trop peu anticipée par les pouvoirs publics. Patrick Gohet, Inspecteur général des affaires sociales et auteur du rapport L'avancée en âge des personnes handicapées : un défi à relever !, Xavier Dupont, directeur des établissements et services médico-sociaux à la CNSA, et Marie-Sophie Desaulle, directrice générale de l'ARS Pays de la Loire, ont échangé sur les besoins d'évolution du système français pour un accompagnement adapté et suffisant à cette population.


Que présuppose une politique spécifique aux personnes handicapées vieillissantes (PHV) ? Si la mise en place d'une telle politique ne fait désormais plus débat, la France semble encore loin de trouver la réponse adaptée aux besoins et désirs des PHV. Pour Patrick Gohet, la situation est claire, "elle impose un tout cohérent au risque de marginaliser et discriminer". Or, jusqu'alors, le système français reste engoncé dans "un manteau d'arlequin invraisemblable, où tout s'enchevêtre sans véritable logique. Aussi, les responsables de ce pays doivent, pour commencer, poser la question de cette cohérence", analyse-t-il. Si la France est entrée dans "le temps de l'arrangement", accolant "rustines et pansements", elle doit désormais, aux dires de l'inspecteur, "s'organiser autour de l'économie, de la responsabilité politique et de la redistribution, de l'assurance et de l'accompagnement".



Ces observations, Xavier Dupont les corrobore. "Oui, il y a un problème d'adaptation de l'offre. Au-delà du besoin de places souvent avancé, la problématique relève surtout de l'évolution de l'offre", complète-t-il. Pour ce faire, il faut, selon lui, "faire confiance aux acteurs locaux, renouveler l'approche et ne plus penser statique, mais de façon longitudinale". Comment imaginer la bonification de cette coopération ? "Par la mise en place de nouveaux modes de financement, en répartissant les moyens autrement que par offre populationnelle", reprend-il. Mais si Xavier Dupont admet la réalité d'un système de financement "assez sommaire, encore faut-il selon lui, trouver un critère objectif et, au-delà, rénover les outils d'évaluation".



Sur ce point, Marie-Sophie Desaulle évoque un "Contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens (Cpom) élargi" et en appelle à la "sortie d'une logique de cloisonnement pour une logique de cahiers des charges". Et d'évoquer également l'intérêt de de la collaboration via l'instauration de séminaires dédiés aux échanges de pratiques. Un point également soulevé par Patrick Gohet, qui propose d'intégrer la notion de coopération dans la formation initiale et continue. 
Agathe Moret

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