jeudi 23 janvier 2014

Le cannabis et les addictions, une maladie bien française

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Le Figaro du 18 janvier veut alerter ses lecteurs sur la banalisation du cannabis. Un éditorial de la rédaction, très politique, énumère les principaux leaders de gauche qui ont pris position en faveur de la dépénalisation, de la légalisation ou de la contraventionalisation, et conclut : renforçons la prévention et ne changeons rien à la législation. Face au cannabis, il faut tenir la ligne !
Mais de quelle ligne s’agit-il. La lecture des deux pages consacrées à faire un état des lieux et proposer une solution montre l’impasse dans laquelle la polémique française à enfermé ce sujet. Pour commencer, un long article reprend les points qui font l’essentiel du traitement actuel du cannabis dans de nombreux dossiers.
- le cannabis est banalisé chez les jeunes : les chiffres sont ceux des principales enquêtes déjà commentées depuis leurs sorties en 2012 et 2013. Ils montrent que le cannabis est resté à un haut niveau d’usage en France, alors que nombre de nos voisins ont su inverser la courbe.
- le cannabis se vend partout et pour pas cher : là encore, les prix sont connus, ils confirment la place prise par ce produit dans la culture jeune.
- le cannabis est consommé de plus en plus jeune : un syndicaliste policier pratique l’habituelle « exagération syndicale », (qu’il s’agisse du nombre de manifestant ou de l’âge du consommateur), partant d’un cas singulier, ici 12 ans, pour en faire une « tendance ». Si les chiffres retenus avaient été ceux des enquêtes citées, ils auraient indiqué que tout se joue pendant les années collèges, l’alcool au début et le cannabis à la fin. Ce qui reste en soi même suffisamment inquiétant.
- la police fait ce qu’elle peut mais la justice ne fait pas ce qu’elle doit : l’article évoque les interpellations, les arrestations, les réseaux démantelés à l’intérieur même des lycées. Et après avoir brocardé en début d’article « la prévention angélique » cette conclusion permet de mettre en cause la "justice laxiste" et de retrouver le binôme de l’éditorial : une prévention qui devrait donc être diabolique pour s’éloigner de l’angélique, et des sanctions prononcées d’une main ferme seraient la meilleure défense de nos adolescents.

Pour compléter la photo, trois vignettes supplémentaires :
- un addictologue, le professeur Lejoyeux, reconnait du bout des lèvres que la jeunesse n’a pas le même rapport à la loi que l’adulte.
- un état des lieux de la dangerosité du cannabis, plutôt centré sur les effets à moyens et longs termes, ceux dont les travaux montrent que justement ils ne motivent pas les adolescents à cesser leur consommation.
- une proposition, celle du député Eric Ciotti, qui en profite pour vendre le projet d’une obligation de dépistage des adolescents en milieu scolaire.

Le lecteur intéressé par le sujet aura peut-être pu apercevoir trois éléments de l’article qui devraient nous faire collectivement réfléchir si nous avons envie de sortir de cette spirale de l’échec :

- le constat fait sur la banalisation du cannabis et sa facilité d’accès est juste, et ce 


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