jeudi 5 décembre 2013

Dérives sectaires en santé : la Mutualité française et la MIVILUDES s’allient pour informer sur les risques

04/12/2013


Une semaine après avoir conclu une convention de partenariat avec l’ARS Ile-de-France, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) a signé ce mardi une convention cadre avec la Mutualité française dans le but d’informer sur les risques de dérives sectaires liées à la prescription de certaines thérapies complémentaires. « Quatre Français sur dix ont affaire, à un moment ou à un autre, aux thérapies complémentaires. C’est une démarche la plupart du temps utile et non condamnable », a précisé d’emblée Serge Blisko, le président de la MIVILUDES. « Mais à l’intérieur de ce premier cercle, un plus petit nombre de patients est confronté à des pratiques potentiellement dangereuses et, au sein de cette deuxième catégorie, il y a un dernier groupe de patients à qui l’on va demander d’arrêter un traitement ou de se méfier de leur médecin généraliste, voire de leur famille », a-t-il précisé. Ces cas de déviance sectaire dans le domaine de la santé représentent environ 25 % des 4 000 signalements comptabilisés chaque année par la MIVILUDES.

Une mobilisation des outils de communication

Ce nouveau partenariat est né de la difficulté éprouvée par la Mutualité française à répondre aux demandes des mutuelles confrontées à une demande forte de remboursements des thérapies complémentaires. Selon une étude de la DREES, un quart des contrats des complémentaires santé remboursait déjà les « thérapies non conventionnelles » en 2007. Les actions communes de prévention prévues par cette convention seront mises en œuvre à partir du premier trimestre 2014 et s’étaleront sur trois ans. Elles incluront la mobilisation des outils de communication dont la Mutualité française dispose pour atteindre les 38 millions de patients inscrits aux 500 mutuelles qu’elle fédère. Les différentes revues éditées par les mutuelles seront bien évidemment mises à contribution, mais également le site prioritesantemutualiste.fr sur lequel des chats seront organisés sur ces sujets.
Étienne Caniard a également ajouté qu’il se tient chaque année « des centaines de rencontres santé » au sein des pharmacies et des centres de santé gérés par les mutuelles, « un certain nombre vont être fléchées sur ces sujets ». L’objectif ne sera pas d’émettre des jugements définitifs sur les bonnes et mauvaises thérapies complémentaires, mais de fournir les outils aux mutuelles pour guider le choix du thérapeute. Ces communications visent les mutuelles, les patients mais aussi les médecins pour les aider à regagner leur rôle prescripteur ; dans trois cas sur quatre, le choix du thérapeute se base uniquement sur le bouche à oreille.
› DAMIEN COULOMB

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