lundi 2 décembre 2013

Avancée dans la mise au point d'une pilule contraceptive masculine

Sur la période étudiée (1989-2005), la concentration en spermatozoïde dans le sperme a diminué de 32,2 %.



Sur la période étudiée (1989-2005), la concentration en  spermatozoïde dans le sperme a diminué de 32,2 %. | Sensitive Surface/Flickr/CC

Des chercheurs australiens sont parvenus à rendre des souris mâles infertiles en bloquant le fonctionnement de deux protéines, franchissant ainsi une nouvelle étape pour la création d'une pilule contraceptive pour les hommes, selon une étude publiée dans la revue américaine spécialisée Proceedings of the National Academy of Science mardi 3 décembre.

Les chercheurs de l'université Monash ont modifié les gènes de souris mâles de façon à bloquer deux protéines dans des cellules musculaires permettant au sperme de voyager à travers les organes reproductifs de l'animal. Les souris ont continué d'être en parfaite santé et se sont accouplées avec des femelles, mais sans que ces dernières aient des petits, a déclaré Sabatino Ventura, de cette université située à Melbourne.
« Nous avons montré que bloquer en même temps deux protéines qui permettent l'avancée du sperme pendant l'éjaculation provoque une infertilité totale [...] sans affecter la viabilité à long terme du sperme ou la santé générale et sexuelle du mâle [...]. Le muscle ne reçoit pas le message chimique lui indiquant de faire avancer » la semence, a dit le chercheur.
UNE PILULE MASCULINE D'ICI DIX ANS
L'équipe de Monash, qui a travaillé en collaboration avec les universités de Melbourne et de Leicester (Grande-Bretagne), va à présent tenter de reproduire de manière chimique ce phénomène génétique, ce qui pourrait déboucher sur la création d'une pilule contraceptive masculine d'ici dix ans. « La prochaine étape est le développement d'un contraceptif oral masculin, qui soit efficace, sûr et aisément réversible », a souligné Sabatino Ventura.

Les tentatives précédentes de mettre au point un contraceptif masculin étaient centrées sur les hormones, ou sur la production de sperme dysfonctionnel, mais ces méthodes peuvent avoir des effets sur l'activité sexuelle du mâle et réduire, voire détruire, sa fertilité sur le long terme. La méthode à laquelle travaillent Sabatino Ventura et ses collègues n'est pas hormonale et n'a pas d'impact sur le développement du sperme, a ajouté le chercheur interrogé par la télévision publique ABC.

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