mardi 12 novembre 2013

Une étude dénonce la violence dans les films américains

Le Monde.fr | Par 
Bane (Tom Hardy) et Batman (Christian Bale) s'affrontent dans une scène de "The Dark Knight Rises".
Bane (Tom Hardy) et Batman (Christian Bale) s'affrontent dans une scène de "The Dark Knight Rises". | © WARNER BROS. FRANCE/RON PHILLIPS
Depuis 1950, le degré de violences commises avec des armes à feu aurait doublé dans les films commerciaux américains. Du moins est-ce là le résultat d'une étude publiée dans la revuePediatrics qui s'est concentré sur 945 films à succès, et a mesuré dans ceux-ci la fréquence des tirs d'armes à feu. Pour qui voit quelques films américains chaque année, le résultat n'est pas surprenant. 
L'enjeu de cette étude tient moins aux données chiffrées qu'aux conclusions qu'en tirent les auteurs qui réclament un durcissement des critères de censure. S'en tenant à une donnée purement quantitative sur l'usage d'armes à feu, ceux-ci n'interrogent pas les formes de représentations de la violence.

LE CLASSEMENT "R"
Ils constatent qu'il y a aujourd'hui plus de violence par armes à feu dans les films classés PG-13 (films recommandés aux plus de 13 ans) que dans ceux qui sont classés "R" (interdits aux moins de 17 ans sans adultes qui les accompagnent), et estiment en conséquence qu'il faudrait intégrer des critères liés à l'usage des armes à feu dans le classement "R". Ce dernier se concentre principalement, pour l'heure, sur l'expression (le "bad language") et la nudité.
Ces conclusions découlent en réalité de leurs présupposés. En introduction, un encadré titré "Ce que nous savons" soutient en effet que "la simple présence d'armes à feu peut accroître les agressions" et que "les films violents peuvent accroître les agressions". Ces assertions sont réfutées depuis des années par d'autres études qui inversent les termes du problème : la violence des films n'est-elle pas la conséquence, plutôt que la cause, de la violence de la société ? N'est-elle pas plus un exutoire pour les adolescent qu'un modèle ?...
SEULEMENT UN JEU
Le débat sur les effets de la violence à l'écran a repris de la vigueur après la tuerie de l'école primaire de Newton en décembre 2012. Les jeux vidéo ont d'abord été pris pour cible, attaqués pour les effets qu'ils pourraient avoir sur le comportement des adolescents.

En réponse, la coalition pour les Medias (Media Coalition), qui représente l'industrie du disque, de l'édition et des médias, a commandé un rapport intitulé "Seulement un jeu" qui conteste l'existence d'un tel lien, sauf éventuellement dans des proportions très légères et de très court terme. La tuerie de Newton a par ailleurs réouvert un débat, nettement plus brûlant, et plus crucial en la matière, sur la vente d'armes à feu aux Etats-Unis.

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