mardi 15 octobre 2013

Psychoses dans le DSM-5 : de modestes progrès

04/10/2013

Sous la plume d’un psychiatre exerçant à l’Université de Médecine du Maryland (États-Unis), The American Journal of Psychiatry évoque la place des psychoses dans le DSM-5.

L’auteur précise d’emblée que « les progrès modestes réalisés à ce jour restent insuffisants » pour rénover la classification de ces affections sur des bases plus objectives (arguments neurobiologiques ou biomarqueurs notamment). Certaines avancées sont néanmoins perceptibles dans le DSM-5, en particulier le fait de reconsidérer le trouble schizo-affectif comme une « association de caractéristiques affectives et psychotiques tout au long de la vie », plutôt que de s’autoriser à poser ce diagnostic après un seul épisode de tels signes (affectifs et psychotiques) associés.


Autre amélioration perceptible dans le DSM : la tentative d’établir des « frontières diagnostiques plus claires, basées sur des comorbidités. » L’auteur rappelle aussi que chaque clinicien sait que pour tout diagnostic, y compris les psychoses, « les patients pris individuellement peuvent se montrer très différents » du tableau présumé typique de cette maladie. Certes, des échelles sont proposées de plus en plus pour contourner cette variabilité interindividuelle, mais force est de constater qu’en matière de troubles psychotiques, ces échelles n’ont pas connu le même succès auprès des cliniciens que les échelles équivalentes proposées par exemple dans les troubles dépressifs, comme les célèbres échelles de Beck et Hamilton, devenues désormais des « outils communs. »

Pour les psychoses, dans une finalité clinique ou de recherche, huit dimensions sont maintenant retenues, cotées chacune de 0 (absence de trouble) à 4 (trouble sévère) : idées délirantes, hallucinations, désorganisation de la pensée, symptômes négatifs, symptômes d’ordre psychomoteur, incidence sur les facultés cognitives, troubles dépressifs, troubles maniaques. Pour le Groupe de Travail sur les psychoses (ayant piloté la nouvelle révision du DSM), ces dimensions se révèlent « essentielles » pour évaluer les patients, élaborer des décisions thérapeutiques, et décrire les psychopathologies. »

Dr Alain Cohen

Carpenter WT: The psychoses in DSM-5 and in the near future. Am J Psychiatry 2013; 170:9, 961–962.

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