mardi 10 septembre 2013

Psychanalyse et communisme: Georges Politzer et Louis Althusser

Jeannine Hayat 

Critique littéraire


 07/09/2013

Au XXe siècle, l'idée de "révolution" était au cœur du projet des consciences progressistes. Mais, entachée de soupçon depuis le naufrage du régime soviétique et l'échec de la révolution culturelle chinoise, la notion a perdu tout caractère opératoire en politique comme en philosophie. Et pourtant, des penseurs profonds avaient inscrit ce concept au centre de leur réflexion. Comment préserver de l'oubli leurs travaux, autrefois incontournables?
L'actualité nous invite à évoquer d'abord le parcours de Georges Politzer (1913-1942), Hongrois, fils de médecin, arrivé en France en 1921. Michel Politzer, son fils, a récemment publié une biographie de ce héros de la Résistance. Son action contre le fascisme a été louée dès 1943 par le général De Gaulle, comme un exemple de "dignité de l'esprit".
Intitulé Les trois morts de Georges Politzer, l'intéressant ouvrage met l'accent sur la précocité des convictions révolutionnaires du philosophe et dévoile l'intimité d'un militant exceptionnel. La tâche n'était pas simple car Michel Politzer n'a conservé en mémoire aucun de ces souvenirs d'enfance qui auraient fait de lui un témoin privilégié. Une amnésie partielle a , en effet, frappé le biographe le jour de mai 1942 où il a appris que son père avait été fusillé par les Allemands au mont Valérien.

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