mercredi 25 septembre 2013

Maternité des Lilas : mobilisation réussie des soignants contre le déménagement

23/09/2013

Trois mille personnes selon les organisateurs, 1 200 selon la police, se sont rassemblées samedi matin aux Lilas (Seine-Saint-Denis) pour protester contre le projet de déménagement de cette emblématique maternité de l’est parisien, qui réalise 1 650 naissances et 1 200 avortements par an.
Massés sur le petit parvis de la mairie, d’humeur joyeuse, les 150 salariés de l’établissement, d’anciens et nouveaux patients, de nombreux Lilasiens et plusieurs personnalités politiques de gauche (Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche, Philippe Poutou du NPA, la députée communiste Marie-George Buffet) sont venus témoigner de leur attachement à la maternité. À bout de bras ou vissées sur le crâne, banderoles, baudruches et perruques aux couleurs des partis communiste, socialiste, de la CGT et de SUD sont légion.

Des pancartes proclament : « Touche pas à ma mater ! » ; « Les mensonges, c’est maintenant ! »
À la tribune, les messages de soutien se succèdent pendant près d’une demi-heure. Visiblement émue mais conservant une voix assurée, le Dr Marie-Laure Brival, charismatique chef de service du centre d’orthogénie des Lilas et présidente du collectif de soutien, salue la mobilisation d’un « personnel tout à fait extraordinaire » dont elle partage le quotidien depuis 30 ans.
« Engagée corps et âme » dans son combat (le bras de fer entre la maternité et Claude Evin, le patron de l’ARS francilienne, dure depuis deux ans), le médecin reçoit les acclamations des manifestants avant de se perdre dans la foule.

Au rythme des poussettes

Peu avant midi, le cortège s’ébranle, au rythme des poussettes. Direction Montreuil, à 3,5 kilomètres de là, où l’ARS a annoncé en juin dernier vouloir relocaliser la maternité. L’agence a demandé au Pr René Frydman, père médical du premier bébé-éprouvette français, de jouer les médiateurs. Son avis est attendu le 15 octobre.
Au micro, la rue scande :
« Tenez vos promesses, nous sommes la richesse, des femmes en détresse, accouchez, avortez, c’est la liberté, à la maternité. »
Puis « Lilas où t’es ? », parodie de la dernière chanson de Stromae, surgit de la sono. Les sages-femmes dansent, rapidement suivies par tous. Une fois, deux fois, trois fois. Sur son blouson en cuir, un jeune garçon porte un bavoir blanc, délicat : « Né aux Lilas ».
›ANNE BAYLE-INIGUEZ

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