samedi 14 septembre 2013

La lutte contre les sites Internet des anti-IVG s’organise

 13/09/2013

Pour contrer l’influence des sites anti-avortement, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE/fh) recommande la création « d’un site Internetinstitutionnel dédié » à destination des femmes et des professionnels. LeHCE/fh a remis à la ministre des Droits des femmes son rapport ce vendredi.
Najat Vallaud-Belkacem, l’avait regretté en janvier dernier : « SurInternet, les associations comme le Planning familial ont perdu du terrain. La question qui se pose est celle du référencement » des sites sur le sujet. Elle avait alors cité l’exemple du site www.ivg.net.

Le rapport, réalisé à sa demande et remis de façon anticipée, fait le même constat. « Alors qu’une information fiable et accessible est fondamentale pour garantir l’exercice du droit à l’avortement par les femmes, les organisations anti-IVG sont les plus visibles et accessibles sur Internet », souligne le Haut Conseil.
S’il évoque les pistes juridiques, celles-ci n’apparaissent pas comme la meilleure riposte au problème. « L’efficacité et l’urgence appellent l’État à innover et s’adapter à l’information et la communication sur Internet », explique le HCE/fh. D’où sa recommandation de financement d’un« dispositif global » susceptible d’assurer sur le long terme, « une information fiable et de qualité ».

Des outils pérennes

Le dispositif proposé par le HCE/fh s’appuie sur 4 outils pérennes, au premier rang desquels le site Internet dédié mais aussi la mise en place d’un numéro national « guichet unique » à 4 chiffres, anonyme et gratuit. Afin de s’assurer le bon fonctionnement de ces deux premiers outils, leHCE/fh juge « indispensable » de créer une « équipe IVG » composée à la fois de professionnel(lles) formés sur les thématiques de la contraception et de l’IVG et de technicien(e)s informatiques maîtrisant les outils Internet. Enfin une campagne nationale d’information, la première sur le thème « sexualité, contraception, avortement », devra faire la promotion du site et du numéro dédiés.
Ce premier rapport a été réalisé par la Commission « Santé, droits sexuels et reproductifs » du Haut Conseil dans lequel figurent notamment Béatrice Boisseau-Meriau, au nom de la Direction générale de la santé, Cathrine Favier, présidente nationale du Planning familial,Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’INSERM. Des professionnels comme le Dr Jean-Claude Magnier, gynécologue et co-président de l’Association nationale des centres d’IVG et de contraception (ANCIC), leDr Philippe Faucher, secrétaire général du réseau REVHO (Réseau entre la ville et l’hôpital pour l’orthogénie, et le Dr Philippe Lefebvre, chef de pôle Femme-mère-enfant et du service d’orthogénie du centre hospitalier de Roubaix.
Un second rapport plus global portant sur l’accès à l’IVG est prévu pour le 21 octobre prochain. Près de 40 % des Françaises ont recours à une interruption volontaire de grossesse dans leur vie et 38,9 % d’entre elles utilisent Internet pour des questions de santé. En France 222 500 IVG sont pratiqués chaque année.Depuis janvier 2013, l’intervention est intégralement remboursée.
› Dr LYDIA ARCHIMÈDE

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