lundi 19 août 2013

L'"expérience de mort imminente" s'expliquerait par un phénomène cérébral



La "lumière blanche" et l'impression de "flotter au-dessus de son propre corps" décrites par les témoins d'expériences de mort imminente (EMI) pourraient avoir une explication scientifique. (Photo : sculpture "Homme marchant vers le ciel" de l'Américain Jonathan Borowsky, à Kassel)
La "lumière blanche" et l'impression de "flotter au-dessus de son propre corps" décrites par les témoins d'expériences de mort imminente (EMI) pourraient avoir une explication scientifique. (Photo : sculpture "Homme marchant vers le ciel" de l'Américain Jonathan Borowsky, à Kassel) | AFP/UWE ZUCCHI

La "lumière blanche" décrite par les témoins d'expériences de mort imminente (EMI) pourrait avoir une explication scientifique. Une étude publiée par des chercheurs de l'université du Michigan met en évidence un comportement du cerveau qui pourrait générer cette impression paranormale, rapprochée du "paradis" par des milliers de patients "ressuscités" après une mort clinique.
En analysant l'activité cérébrale de rats au moment de leur mort, les chercheurs se sont aperçus que l'activité cérébrale, loin de s'arrêter net par manque d'oxygène, s'intensifiait de façon exceptionnelle dans les trente secondes qui suivent l'arrêt du cœur. La mort cérébrale serait donc séparée de la mort clinique par un "ultime hourra" du cerveau, comme l'a décrit le chercheur Jason Braithwaite à BBC News.


Pendant cette courte période, l'électro-encéphalogramme a enregistré un nombre particulièrement élevé d'interactions neuronales, associées notamment aux zones de la conscience et de la vision. Si les chercheurs n'ont pour l'instant aucun moyen de rapprocher de façon incontestable ces observations sur des rats à la mort imminente humaine, ils y voient une piste intéressante pour expliquer la force et la clarté des "visions" humaines. "Des centaines de milliers de personnes rapportent ces expériences. Si elles viennent du cerveau, cela doit forcément laisser une trace", explique au Washington Post la neurologue Jimo Borjigin.
D'AUTRES ASPECTS DE LA MORT IMMINENTE ENCORE INEXPLIQUÉS
Pour son collègue George A. Mashour, l'étrangeté des visions pourrait s'expliquer par une communication devenue anarchique entre les différentes parties du cerveau. "Le cerveau mélange tout, générant cette expérience unifiée et homogène."
Le neurologue Nicholas D. Schiff, interrogé par le Washington Post en tant qu'observateur extérieur, se montre toutefois plus sceptique. Selon lui, la réaction cérébrale des rats pourrait tout simplement découler du choc physiologique provoqué par l'arrêt du cœur. Le chercheur Jeffrey Long, fondateur de la fondation pour la recherche sur les expériences de mort imminente, relève une autre limite de l'étude : son incapacité à expliquer l'impression de "flotter au-dessus de son propre corps" qui accompagne de nombreux cas d'EMI, ainsi que la "réunion avec des êtres aimés perdus depuis longtemps".
En l'absence d'analyses cérébrales menées directement sur des êtres humains "revenus" d'une mort clinique, le mystère de la mort imminente devrait donc perdurer.

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