mercredi 10 juillet 2013

Urgences de l'Hôtel-Dieu : le chef du SMUR démis de ses fonctions

Le Monde.fr avec AFP | 


L'Hôtel-Dieu, plus vieil hôpital de Paris, veut devenir une structure "du XXIe siècle", qui accueillerait des patients à la journée. Les urgences seront fermées.
L'Hôtel-Dieu, plus vieil hôpital de Paris, veut devenir une structure "du XXIe siècle", qui accueillerait des patients à la journée. Les urgences seront fermées. | CC / Lionel Allorge

Un médecin urgentiste, le Dr Gérald Kierzek, à la pointe de la lutte contre la fermeture du service des urgences de l'Hôtel-Dieu, le plus vieil hôpital de Paris, a été démis de ses fonctions de chef du SMUR [service médical d'urgence et de réanimation] , a annoncé lundi 8 juillet la CGT.
"J'ai été démis de ma responsabilité médicale du SMUR par une lettre recommandée du chef des urgences, le professeur Bertrand Renaud. Je reste médecin hospitalier, médecin de base", a-t-il expliqué.
"ON ME SANCTIONNE POUR DES RAISONS POLITIQUES"

Cette décision est un nouvel épisode des tensions qui règnent autour de la fermeture, prévue le 4 novembre, des urgences de cet hôpital historique, situé près de la cathédrale Notre-Dame. La remise aux normes de ce service serait trop coûteuse, selon la direction de l'AP-HP, qui veut transformer l'Hôtel-Dieu en hôpital universitaire et y transférer le siège du groupe hospitalier.

Plusieurs syndicats, dont la CGT, et des urgentistes sont opposés à la fermeture du service des urgences, qui est devenu un enjeu électoral dans le cadre des élections municipales à Paris l'an prochain. "On me sanctionne non pour des raisons professionnelles, mais pour des raisons politiques", a affirmé le Dr Kierzek, estimant qu'il payait pour son activisme.
Cette décision a provoqué une levée de boucliers. Le Front de gauche et l'UMP ont exigé mardi le rétablissement dans ses fonctions du Dr Gérald Kierzek. Le maire PS du 4e arrondissement, Christophe Girard, a de son côté souhaité des "explications" de la direction de l'AP-HP, tandis que le maire EELV du 2e a dénoncé sur Twitter une "étrange et scandaleuse conception du dialogue social".
"CHASSE AUX SORCIÈRES"
"C'est avec consternation et indignation que nous apprenons le limogeage inadmissible du docteur Gérald Kierzek", a réagi dans un communiqué Jean-Didier Berthault, directeur de campagne de la candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet.
"Après avoir accusé pendant dix ans le gouvernement précédent de vouloir fermer et vendre l'Hôtel-Dieu, l'équipe sortante organise désormais son démantèlement et ne tolère pas la moindre contradiction", a-t-il ajouté, dénonçant aussi "une chasse aux sorcières" décidée après une visite de la candidate UMP aux urgences de l'Hôtel-Dieu avec le docteur Kierzek qui n'aurait "visiblement pas été du goût de l'équipe sortante".
"Cette décision est stupéfiante. Elle en dit long sur la fébrilité de la direction de l'AP-HP, qui manque cruellement d'arguments pour justifier son projet de fermeture des urgences", a de son côté réagi le président du groupe PCF-PG, Ian Brossat. M. Berthault, M. Brossat et la candidate du Parti de gauche à la mairie de Paris, Danielle Simonnet, ont "exigé" la réintégration dans ses fonctions de M. Kierzek.


Un rassemblement est prévu à 18 heures devant l'Hôtel-Dieu. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, devrait être présent, selon le groupe PCF-PG, de même que M. Girard.

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