vendredi 14 juin 2013

Ressources humainesL'hôpital gériatrique Les Magnolias fait chuter son taux d'absentéisme en dessous de 1%

Dans le cadre de la semaine de la qualité de vie au travail, organisée par l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (ANACT), l'hôpital privé gériatrique les Magnolias de Ballainvilliers présentait le 12 juin sa politique de bien-être au travail.
Confronté, comme l'ensemble de son secteur, à des difficultés de recrutement, un turn over et un absentéisme important, l'Hôpital privé gériatrique les Magnolias (HPGM), situé à Ballainvilliers dans l'Essonne, a décidé de faire évoluer radicalement l'ambiance dans l'établissement. "En 2005, nous avons choisi de cibler une de nos unités en particulier, celle qui accueille les patients Alzheimer, pour commencer, explique la Directrice générale (DG), Évelyne Gaussens. Nous avons recruté un nouveau cadre et un médecin-chef, choisis en fonction de leur intérêt pour la méthode Gineste-Marescotti, également appelée Humanitude."

L'objectif est triple : valoriser les compétences des professionnels, réduire leur sentiment d'impuissance face à des situations du quotidien dans le service (notamment les soins forcés), améliorer la qualité et la sécurité des soins. "Il nous fallait une philosophie du soin et des outils pour nos soignants, qui étaient démunis face à des patients en forte perte d'autonomie ou avec des troubles du comportement", explique Évelyne Gaussens.
L'établissement a misé sur la formation progressive et suivie d'une dizaine de référents, qui transfèrent ensuite leurs apprentissages vers leurs collègues. Des journées de sensibilisation sont régulièrement organisées. Et une semaine par mois, les référents Humanitude se rendent dans les services non formés pour accompagner les équipes. "Là, des soignants du pôle médico-social montrent à ceux du sanitaire comment faire, remarque la DG. En matière de reconnaissance et de valorisation, c'est important."

Un turn over ramené de 10 à 2,3%

Si la méthode Gineste-Marescotti est le point de départ de l'évolution, l'HPGM a également développé d'autres actions en direction de ses salariés. Des groupes de parole ont été mis en place, sous la supervision de la psychologue. Une navette est disponible pour organiser le transport des employés vers leur lieu de travail. Et l'installation d'une crèche est en réflexion.
En 2010, une politique de suivi des événements sentinelles a été développée, qui permet aux professionnels de rédiger des fiches d'événements indésirables. "En fonction des faits signalés, nous évaluons s'il est nécessaire d'intervenir, de signaler auprès de la direction, de réunir un comité de crise", relate Christel Chauvin, responsable qualité et gestion du risque. Une formation sur la gestion des situations de violence a également été dispensée aux salariés.
Les résultats ? "Dans la première unité concernée par la mise en place de la méthode Gineste-Marescotti, le taux d'absentéisme est en dessous de 1%, alors qu'il dépassait 2,5% il y a encore trois ans", relève Évelyne Gaussens. Le turn over dans les unités de soin où le personnel est formé et où un référent est présent est de 2,3% contre 10% sur l'ensemble de l’établissement. Et le sondage qualité de vie au travail réalisé aux Magnolias révèle que 70% des salariés"ont le sentiment d'avoir accompli leur mission en fin de journée" contre 45% en 2005.
Sandra Mignot

L'ARACT d'Île-de-France à l'écoute des établissements de soins

L'Association régionale pour l'amélioration des conditions de travail (ARACT) d'Île-de-France conseille les petites et moyennes entreprises dans la mise en place de stratégies d'amélioration de la qualité de vie au travail, selon cinq axes prioritaires : les contrats de génération, les risques psycho-sociaux, l'égalité de genre, la pénibilité au travail et le pilotage du changement organisationnel.
L'association a également été missionnée par l'ARS d'Île-de-France pour élaborer des diagnostics auprès de dix-huit établissements de soins volontaires, publics ou privés (dont l'HPGM), et les accompagner dans la construction et le déploiement d'une méthode de management de la prévention des risques professionnels.
"Le secteur du soin est prioritaire dans le cadre du Plan national santé travail, souligne Pascale Simon, chargée de mission auprès de l'ARACT. Nous avons donc développé des connaissances et des outils spécifiques pour ce secteur et nous sommes tout particulièrement à leur écoute." L'association peut aussi être sollicitée directement par les structures du secteur privé. Mais l'ARACT a également la possibilité d'intervenir sur demande d'un chef d'établissement et proposer diverses prestations.
S.M.

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