dimanche 2 juin 2013

Le Vatican et la psychanalyse
CINZIA CROSALI
Des manifestants pour le mariage gay au Vatican, le 16 décembre 2012.
Des manifestants pour le mariage gay au Vatican, le 16 décembre 2012.
Dans l’interview recueillie par Anne Ganivet-Poumellec, le 10 janvier 2013, pour LQ n°297, Jacques-Alain Miller dit : « on peut s’opposer au mariage gay pour toutes sortes de bonnes raisons, de goût, de dogme, de tradition, (…), mais on ne peut le faire au nom de la psychanalyse ». Ces propos se réfèrent à l’attitude qu’ont aujourd’hui nombre de représentants de l’Eglise catholique quant au projet de loi sur le mariage pour tous, celle de « faire virer la psychanalyse au compte de la religion » pour défendre l’idée de famille traditionnelle.  Ce qui frappe est la place donnée à « la nature »  en tant que boussole de la conduite humaine, quand on sait que, pendant longtemps, l’instruction pastorale a réprimandé ce qui, des tendances naturelles de l’homme, était trop apparenté aux instincts, et considéré comme obstacle à l’acte libre et volontaire.
L’Eglise contre Freud
Au début du siècle dernier, l’Église catholique avait vu dans la psychanalyse naissante le lieu de la subversion de la morale traditionnelle et des valeurs fondatrices de la société. Comme aujourd’hui, c’était l’innocence des enfants, et donc leur sécurité, qui étaient menacées et qu’il fallait défendre. Les organismes de contrôle ecclésiastique s’opposèrent d’emblée à la diffusion des idées freudiennes, ces mêmes idées que certains utilisent aujourd’hui pour servir la cause de la famille naturelle, constituée d’un père et d’une mère.

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