dimanche 23 juin 2013

Le Magazine Littéraire 

La Chambre aux échos

Roman écologique, neurologique, policier, et métaphoriquement politique, La Chambre aux échos du grand auteur américain Richard Powers entre en résonance avec notre époque. 
   Les voies de la traduction sont parfois impénétrables. Comment comprendre que le moindre premier roman new-yorkais à la mode débarque chez nous dans des délais record mais qu’il ait fallu vingt ans pour lire en français un livre de Richard Powers, l’un des meilleurs écrivains américains contemporains ? Auteur d’une dizaine de romans, cet ancien informaticien, converti à la littérature après des études de physique, s’est fait une spécialité des sujets scientifiques lourds, traités dans des récits qui impressionnent par leur souffle, leur documentation et leurs dimensions. Dans The Gold Bug Variations, il abordait le thème de la génétique ; dans Galatea 2.2, l’intelligence artificielle et la neurologie cognitive ; dans Gain, l’industrie chimique et les entreprises capitalistes, ce qui lui avait valu de flatteuses comparaisons avec William Gaddis et Thomas Pynchon ; dans Plowing the Dark, enfin, les technologies de réalité virtuelle. Autant de romans dont on attend impatiemment les traductions, après celles des monumentaux Trois fermiers s’en vont au bal son premier livre, publié en 1985 et Le temps où nous chantions qui vient de paraître en poche chez 10-18 – lesquels montraient également, chacun à leur manière, son inclination pour les sujets sociétaux et historiques. Couronné en 2006 par le « National Book Award », la plus prestigieuse distinction littéraire américaine, La chambre aux échos s’empare à son tour d’un problème scientifique complexe, habilement mêlé à une réflexion métaphorique sur le 11-septembre : le cerveau humain et ses dérèglements, lorsqu’un traumatisme en transforme le fonctionnement.


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