dimanche 5 mai 2013

Dépistage de l'autisme dès l'âge de 18 mois

2 mai 2013

La ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, présente jeudi le troisième plan autisme.

La ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, présente jeudi dans un entretien au Parisien, le 3ème plan Autisme (2014-2017), préconisant notamment un dépistage dès 18 mois et une orientation vers les méthodes éducatives et non plus psychanalytiques.
«On sait que plus il (le dépistage, ndrl) est précoce, meilleure est la prise en charge. Donc à partir du premier trimestre 2015, profitant de la refonte du carnet de santé, nous y inclurons une grille de dépistage des premiers signes, dès l’âge de 18 mois», explique Carlotti qui doit présenter officiellement le plan dans la journée.


La ministre annonce également la création de 350 places dites «de répit», permettant des placements de courte durée. «Aujourd’hui, il existe 40 places de "répit" pour les familles. Ce sont des structures qui accueillent, pour une courte durée, leur enfant autiste, afin que les parents puissent souffler un peu. Nous en créons 350 en plus», dit-elle.
Carlotti annonce également 700 places pour les petits en unité d’enseignement en maternelle, la formation de 5 000 professionnels du secteur médico-social aux méthodes éducatives et 1 500 places d’accueil en plus pour les adultes autistes.
Le plan prévoit par ailleurs une plus grande intégration des familles, via des comités d’usagers et la nomination d’un «référent autisme»au sein du comité interministériel du handicap.
Alors que la France accuse un retard de plusieurs décennies sur la prise en charge de l’autisme, qui touche de 250 000 à 600 000 personnes, la ministre admet que le 3ème plan s’est fait attendre car«on a voulu jouer la concertation, et il y avait des arbitrages budgétaires à faire».
Le budget de ce plan est de 205,5 millions d’euros en progression de 18 millions d’euros par rapport au précédent plan.
La ministre souhaite également à travers ce plan que «la France s’oriente vers une autre méthode dans la prise en charge de l’autisme» et met clairement en cause la méthode psychanalytique qui prévalait jusqu’ici.
«En ouvrant ce dossier, j’ai trouvé une situation conflictuelle, un climat tendu», déclare-t-elle. «Je n’en veux plus. En France depuis quarante ans, l’approche psychanalytique est partout, et aujourd’hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d’autres méthodes pour une raison simple: ce sont celles qui marchent,et qui sont recommandées par la Haute autorité de santé.»
«Que les choses soient claires», ajoute-t-elle en forme d’avertissement, «n’auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler».
La prise en charge de l’autisme fait l’objet d’une vive opposition entre les partisans d’une méthode de soin psychiatrique d’une part, et éducative et comportementale d’autre part.

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