jeudi 9 mai 2013

Algérie : semaine de grève dure dans les hôpitaux

Plusieurs syndicats de professionnels de santé algériens ont lancé un appel à la grève nationale cette semaine. Un débrayage de trois jours est prévu jusqu’à mercredi, jour où est prévu un sit-in devant le ministère de la Santé.
Généralistes, dentistes, pharmaciens, spécialistes, psychologues, professeurs d’enseignement paramédical, ouvriers des hôpitaux, paramédicaux... Tous les corps de métiers sanitaires clament leur insatisfaction. Les revendications, regroupées au sein d’une plateforme commune, sont multiples : révision statutaire, amélioration du régime indemnitaire, titularisation de 19 000 vacataires et contractuels, augmentation des salaires de 40 %, reprise du dialogue social...

La santé publique algérienne est en crise depuis plusieurs années, et régulièrement les blouses blanches descendent dans la rue. Les professionnels dénoncent le manque de moyens accordés aux hôpitaux et la faiblesse des salaires. L’hospitalisation à Paris d’Abdelaziz Bouteflika – le président âgé de 76 ans a fait un AVC – est mal perçue.« Lui au moins a pu se permettre ce luxe inaccessible pour le simple citoyen », gronde un chef de file syndical.

Une médecine à deux vitesses

Les revenus tirés du pétrole sont détournés ou dilapidés, accusent les syndicats médicaux, qui n’hésitent pas à parler de corruption. Dans son édition du 6 mai, le journal « El Watan » rappelle que 28 000 patients auraient besoin chaque année d’une radiothérapie, mais que 8 000 seulement en bénéficient. Selon un chef de service en oncologie cité,« ceux qui ont les moyens vont en Turquie, au Maroc en Tunisie ou en France pour un coût allant de 800 000 à un million de dinars [entre 7 750 et 9 690 euros, NLDR] pour un cancer de la prostate ou du sein ».
› D. CH.
 06/05/2013

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