mercredi 24 avril 2013


Le DSM (Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders), la "bible" de la psychiatrie dans la tempête


Le DSM, c'est la bible de la psychiatrie, le manuel de référence, utilisé partout dans le monde pour le diagnostic des troubles psychiatriques. Il est actuellement sous le feu d'une polémique, alors que la prochaine édition devrait sortir en mai.

Les critiques viennent du fait que des nouvelles maladies devraient entrer dans le DSM n°5. Par exemple l'addiction à Internet, le syndrome prémenstruel, le syndrome d'apathie, le syndrome d'aliénation parentale et bien d'autres encore. Mais ces phénomènes sont-ils vraiment des maladies ? En France et ailleurs, de nombreux professionnels dénoncent l'inflation de pseudo-pathologies, soignées néanmoins par de vrais médicaments.
Le DSM c'est le sigle pour Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders. C'est une classification des maladies mentales élaborée par l'Association des psychiatres américains, explique le Dr Patrick Landman, psychiatre et psychanalyste. C'est en quelque sorte un catalogue des troubles mentaux. Il dit ce qui est pathologique et ce qui est normal, à travers des définitions et des critères. Il s'est imposé depuis les années 80 comme la référence unique et mondiale des maladies mentales.

Du nouveau dans la 5e version

On est passé d'un peu moins de 150 troubles mentaux en 1980, à 400 actuellement sans que cela reflète un progrès scientifique, explique le Dr Patrick Landman, psychiatre et psychanalyste.
Il y aura plusieurs douzaines de maladies supplémentaires, des maladies nouvelles comme l'hyperphagie (la gourmandise), les colères infantiles, le syndrome prémenstruel... "Il y a une surpathologie évidente avec une surprescription de psychotropes."

L'augmentation des antidépresseurs

Cette augmentation du nombre de malades, ou de soi-disant malades, se traduit par une augmentation exponentielle des ventes de médicaments psychiatriques, notamment d'antidépresseurs. Aux Etats-Unis, 20% des américains consomment des psychotropes et les effets secondaires sont très critiqués.

Pourquoi utiliser ce DSM ?

Le DSM est simple et permet aux généralistes consultés par la plupart des malades de répondre très vite aux malaises des gens. Il n'y a pas forcément d'intérêt pour le médecin psychiatre de disposer de ces classifications. D'ailleurs, il existe un grand mouvement d'opposition au DSM afin de revenir à une vraie écoute du patient.
Le Dr Patrick Landman publie Tristesse Business, le scandale du DSM5, aux éditions Max Milo.

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