dimanche 14 avril 2013

À médecin en bonne santé, patient observant

Ne vous plaignez plus du manque d’observance de vos patients en matière de prévention, si vous n’êtes pas vous-même en règle sur vos vaccinations et dépistages.
Des chercheurs de Colombie britannique et d’Israël montrent, dans une étude sur un nombre important de patients et de praticiens, qu’il existe une forte corrélation positive entre les pratiques des médecins et de leurs patients, quant aux mesures recommandées pour le maintien de la santé.

Le Dr Erica Frank (Canada) a travaillé avec trois chercheurs israéliens, qui ont évalué 8 indicateurs de qualité de prévention chez 1 488 praticiens et leur quelque 1,9 million de patients, dans la plus grande organisation de coordination des soins en Israël. Les praticiens sont d’ailleurs eux-mêmes des patients dans ce système de soin. Les pratiques scrutées incluent la mammographie, les mesures de la TA, le dépistage colorectal, la vaccination annuelle contre la grippe, les mesures du cholestérol, le vaccin contre le pneumocoque, etc.
Globalement, les patients dont les médecins sont compliants quant aux démarches préventives sont eux-mêmes significativement plus enclins à les adopter (p ‹ 0,05).

Promouvoir la santé des médecins

Plus précisément, 49,1 % des patients d’un médecin vacciné contre la grippe le sont eux-mêmes, contre 43,2 % lorsque leur praticien ne reçoit pas ce vaccin (différence absolue de 5,9 %, différence relative de 13,7 %). La différence est moindre, mais encore appréciable, pour le vaccin contre le pneumocoque chez les patients éligibles, lorsque leur médecin ne se vaccine pas contre la grippe (60,9 % versus 56,8 %).
Il est intéressant de constater que cette relation positive concerne les pratiques similaires que se partagent médecins et patients mais pas les autres. Ainsi, il n’y a pas plus de mammographies chez les patientes de médecins qui se vaccinent contre la grippe que chez ceux qui ne se vaccinent pas.
La mise en évidence de cette relation entre la santé des médecins et de leurs patients « laisse de la place pour l’amélioration des pratiques préventives de certains praticiens. » Par ailleurs, cela devrait encourager la recherche de moyens pour promouvoir la santé des médecins et les inciter à « montrer l’exemple », car d’une part la santé des médecins est rarement ciblée dans les programmes de santé publique, et, d’autre part, il est plus convaincant de recommander une pratique quand on l’a soi-même adoptée.
› Dr BÉATRICE VUAILLE
Canadian Medical Association Journal, 8 avril 2013.
 10/04/2013

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