samedi 16 mars 2013

Conditions de travail, gardes : étudiants et internes divisés face au plan du gouvernement

Le ministère de la Santé a remis son rapport définitif aux associations d’étudiants et d’internes dans lequel il formule plusieurs propositions pour améliorer les conditions de travail descarabins, internes et assistants.
Ces mesures phares, qui ont fait l’objet d’un arbitrage, portent sur la formation, la rémunération ou la protection sociale. Si elles sont perçues comme des avancées pour les intéressés, plusieurs revendications des internes restent en suspens.
Coup de pouce de 4 % sur les gardes et astreintes
Les gardes et astreintes des internes seront revalorisées de 4 % au1er mai 2013. Les indemnités de sujétion des internes de 1re et2e années seront revues à la hausse en novembre. Une aide au transport dont le montant n’a pas été arrêté sera mise en place en septembre à destination des étudiants et internes qui se rendront dans un stage ambulatoire, hors CHU.
Le ministère de la Santé entend garantir l’application du repos de sécurité des internes et des étudiants mais sans moyens de contrainte. Les CHU seront tenus d’offrir de bonnes conditions d’hébergement et de restauration aux internes. Par ailleurs, Ségur va « sanctuariser » les deux demi-journées universitaires dont les internes peuvent bénéficier, chaque semaine, pour parfaire leur cursus.
Pour offrir des perspectives de carrière aux médecins en formation, la réflexion sur la professionnalisation lors de l’internat sera relancée et l’offre en post-internat (clinicat, assistant spécialistes) sera étoffée à l’avenir. Un guide de la protection sociale des jeunes praticiens doit être élaboré. Ces derniers se verront proposer une protection sociale complémentaire. Le ministère s’est engagé à mettre en place une couverture du risque maternité pour les jeunes internes.

Promotion pour la médecine générale

S’il salue des avancées, l’Intersyndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH) demandait toujours, ce mercredi, un effort supplémentaire au ministère de la Santé. « Nous souhaitons un vrai plan de réforme de la protection sociale des internes », affirme son présidentEmanuel Loeb. La revalorisation des gardes et astreintes est jugée symbolique. De même, la revalorisation de l’indemnité de sujétion des internes de 1re et 2e années n’est pas arbitrée. Quant au non-respect du repos de sécurité, il devrait déclencher des procédures de sanction, exigent les internes de spécialité. L’ISNIH tiendra une assemblée générale à Lyon le 23 mars pour se prononcer sur l’ensemble du rapport.
L’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) est de son côté plus enthousiaste. Elle juge que la problématique des stages ambulatoires a été reconnue. Le syndicat salue l’élargissement de la prime de responsabilité (actuellement réservée aux seuls internes des 4e et 5e années) aux internes de médecine générale lors de leur stage dans un cabinet de médecine, en autonomie (SASPAS).
De même l’indemnité de transport « favorisera la découverte de territoires, étape indispensable pour envisager une installation future », affirme l’ISNAR-IMG, qui voit dans ces deux mesures « une avancée significative dans la promotion de la médecine générale ».
Le syndicat déplore toutefois l’absence de mesures très fortes permettant le développement de la recherche en médecine générale et l’amélioration de la couverture sociale des internes.

Le « oui mais » des carabins

L’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) retient pour sa part la rémunération des étudiants redoublants et la possibilité qui leur est accordée de siéger dans les instances hospitalières.
L’ANEMF estime avoir été entendue sur la clarification législative du statut de l’étudiant en médecine. Des décrets et arrêtés sont attendus.« Seul bémol, la rémunération des étudiants de deuxième cycle, n’est pas abordée dans ce rapport », déplore l’association.
› CHRISTOPHE GATTUSO
 06/03/2013

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