jeudi 14 mars 2013

Cinq ans d’espérance de vie gagnés entre 1980 et 2010 en Europe

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de rendre public son rapport triennal sur la santé des Européens (télécharger le document au format PDF). Les données disponibles jusqu’en 2010 concernent les 53 pays de la région Europe soit près de 900 millions de personnes.
Premier constat : les Européens « vivent plus longtemps et sont en meilleure santé ». L’espérance de vie à la naissance « a augmenté de 5 ans depuis 1980 pour atteindre 76 ans en 2010 », essentiellement du fait de la baisse des certaines causes de décès, de la lutte contre les facteurs de risque et de l’amélioration des conditions socio-économiques. Toutefois des disparités subsistent entre les hommes (72,5 ans) et les femmes (80 ans), soit un différentiel de 7,5 ans et d’un pays à l’autre (jusqu’à 13,5 ans).

« Le problème est que ce progrès n’est pas partagé équitablement entre les pays », a d’ailleurs souligné Ritu Sadana, l’un des auteurs lors de la présentation du rapport. En Suisse, pays où l’espérance de vie est la plus élevée, on vit en moyenne jusqu’à 82,2 ans, alors qu’au Kazakhstan, en bas de l’échelle, l’espérance de vie n’est que de 68,7 ans. La France se situe dans le peloton de tête (10e position derrière des pays comme Israël, Islande, l’Italie, l’Espagne ou la Suède). Les Françaises ont gagné, avec les Italiennes et les Espagnoles, 3 ans d’espérance de vie pour atteindre les 85 ans.

Baisse de la mortalité

La hausse de l’espérance de vie à la naissance s’est accompagnée d’une baisse continue de la mortalité passant de plus de 1 000 pour 100 000 habitants à 813 morts pour 100 000 habitants en 2010. Là aussi, les disparités entre pays sont importantes allant de plus de 1 400 pour 100 000 (Kazakhstan, Fédération de Russie) à moins de 500 pour 100 000 (Suisse). La France se situe là aussi dans le peloton de tête (4e) avec l’Italie, l’Islande et l’Espagne.
Parmi les causes de décès, les maladies non transmissibles comptent pour 80 % loin devant les maladies cardio-vasculaires (50 %) et le cancer (20 %). Si les maladies infectieuses sont une cause moins fréquente de décès dans la région Europe, l’infection à VIH et la tuberculose ou l’émergence d’une résistance bactérienne aux antibiotiques demeurent des motifs de préoccupation. Le tabac et l’alcool demeurent parmi les principaux facteurs de risque de la région.

Inquiétudes sur les dépenses de santé

La mortalité infantile a elle aussi continué à décroître et est « la plus basse de toutes les régions du monde ». Entre 1990 et 2010, elle a chuté de 53 % pour atteindre 7,3 pour 1 000 naissances vivantes en 2010. De même la mortalité maternelle (13,3 pour 100 000 naissances vivantes) a chuté de 50 % depuis 1900. Parmi les autres bons résultats de ce bilan, le rapport souligne la baisse des décès par accidents de la route (de 50 %) et la diminution du nombre des suicides (de 20 à 40 % selon les pays) après la hausse du milieu des années 1990.
L’OMS met en garde contre une baisse des dépenses de santé : « Un scénario possible et qui menace les progrès constants faits en matière d’espérance de vie en Europe consisterait à ce que des crises économiques ou sociales soient couplées à des réductions des dépenses de santé. »
Les dépenses de santé varient énormément d’un pays à l’autre, la France et les Pays-Bas consacrant 11,9 % de leur PIB à la santé (chiffres de 2010), contre 2,5 % seulement au Turkménistan.
Plus d’un quart de la population européenne vivra au-delà de 65 ans d’ici 2050, selon l’OMS, qui met en garde contre les défis que cette évolution impliquera pour les systèmes de santé.
› Dr LYDIA ARCHIMÈDE
 13/03/2013

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