jeudi 21 février 2013

Une nouvelle molécule en vue contre l’alcoolo-dépendance

 29/01/2013

Une équipe Inserm a réussi à réduire de trois quarts la consommation d’alcool chez des rats dépendants grâce à une nouvelle molécule ciblant l’adénosine, ce puissant neuromodulateur cérébral. Tout d’abord, les chercheurs ont identifié un récepteur à l’adénosine paraissant jouer un rôle important dans les addictions. « Ce récepteur A2A est une protéine très exprimée dans le circuit de la récompense qui incite et motive une personne à faire une action », explique Mickaël Naasila, co-auteur des travaux. « De précédents essais ont déjà montré qu’en agissant sur ce récepteur, il est possible de réduire l’envie de boire d’un rongeur. Mais cette fois, nous prouvons que la stratégie est efficace chez des rats fortement dépendants à l’alcool ».

L’alcool consommé réduit de 75%

Dans leurs expérimentations, les chercheurs ont étudié la consommation volontaire d’alcool chez des rats rendus dépendants à l’alcool et chez des rats non dépendants. Tous les animaux ont reçu ensuite une molécule permettant d’activer le récepteur A2A. La consommation des rats dépendants a chuté de 75%, celles des animaux non dépendants de 57% sur une période de 30 minutes, sans effet indésirable majeur.
« Pour arriver à ces résultats, nous avons identifié la dose minimale efficace de molécule à administrer aux rats. En quantité trop faible, elle produit l’effet inverse et incite à la consommation», explique le chercheur. « Et en cas de dose trop importante, nous risquions de déclencher des effets indésirables moteurs comme la catalepsie, l’incapacité à réaliser un mouvement volontaire ». Les chercheurs ont bel et bien mis le doigt sur une molécule d’intérêt contre l’alcoolo-dépendance. D’autres molécules prometteuses sont à l’étude, comme la mémantine, déjà utilisée dans la maladie d’Alzheimer et ayant donné de bons résultats chez le rat.
› Dr I. D.
D’après le site inserm.fr


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