mardi 5 février 2013

OLIVIER DOUVILLE

L’Inde de la psychanalyse. Sous la direction de Livio Boni 

Le sous-continent de l’inconscient, Paris, éditions Campagne Première, 2011

Par Olivier Douville

Ce collectif rassemble dix contributions de psychanalystes et d’anthropologue qui explorent l’histoire de la psychanalyse dans le continent indien et les enjeux que peut représenter pour la doxa et la pratique pychanalytique l’immersion du freudisme dans la « jungle hindoue »[1].

Fait encore peu connu, la psychanalyse s’est diffusée rapidement dans le monde entier (à l’exception du continent africain où seule l’Afrique du Sud a été réceptive dès les années 1930 en la personne de l’anthropologue et psychanalyste W. Sachs[2]) et tout particulièrement en Asie.  Ce sont surtout les éclosions de mouvements intellectuels voulant s’affranchir des tutelles coloniales ou des servitudes archaïques qui se tournèrent vers le freudisme, tenu pour un mouvement émancipateur du sujet individuel et social. Ce fut  également le cas en Chine dès le début des années 20.  Cette réception  ne s’est pas toujours accompagnée en Inde d’une installation de la pratique psychanalytique ou de la fondation d’école, cependant,  les principaux théoriciens et praticiens en Inde (et de même au Japon) ont réinterprété la notion freudienne du « complexe œdipien » en fonction de leur cultures, apportant à la controverse portant sur l’universalité de l’œdipe un matériel original et conséquent qui fut, c’est regrettable, tenu pour très peu par les psychanalystes européens.   En croisant les informations contenues dans ce livre avec celles provenant de mes propres recherches il est possible de dater l’introduction de la psychanalyse en Inde remonte à la charnière des années 1910 et 1920. Antérieurement, peu de choses. Freud est mentionné dès les années 1905 dans des revues médicales et psychologiques en langue anglaise, dont le Psychological Bulletin.




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