samedi 23 février 2013

Le jour de carence aurait réduit l’absentéisme à l’hôpital, selon la FHF
Depuis le 1er janvier 2012, les fonctionnaires ne sont plus rémunérés le premier jour de chaque congé de maladie ordinaire. Ce jour de carence, introduit par le gouvernement Fillon, pourrait être supprimé par le gouvernement Ayrault.
La perspective contrarie la Fédération hospitalière de France (FHF), pour qui la réforme présente deux vertus à l’hôpital : réduction du taux d’absentéisme, et économies substantielles.

La FHF a mené deux enquêtes, l’une en septembre 2012, l’autre en février 2013, auprès de différents hôpitaux, universitaires ou non. L’échantillon sondé représente un cinquième de la fonction publique hospitalière, soit environ 200 000 agents. Résultat : le non-paiement du jour de carence par les hôpitaux aurait permis une économie comprise entre 0,16 % et 0,22 % de la masse salariale. Extrapolées à la France entière, ces données correspondent à « une moindre dépense annuelle de l’ordre de 65 à 75 millions d’euros ».

Baisse de l’absentéisme pour maladie ordinaire

Autre constat : l’absentéisme pour maladie ordinaire a diminué depuis la mesure Fillon. La baisse se situerait entre 3 % et 7 %, selon les enquêtes de la FHF, qui note que dans certains hôpitaux, la baisse peut aller jusqu’à 20 %.
Le président et le délégué général de la FHF ont écrit à MaryliseLebranchu, ministre de la Fonction publique, pour lui demander de ne pas supprimer le jour de carence au sein de la fonction publique hospitalière.
Ils expliquent que la gestion des équipes, autrefois « handicapée par des arrêts maladie de courte durée et parfois récurrents », est aujourd’hui plus efficiente. « Les conditions de travail se sont améliorées, et, in fine, la prise en charge des patients est mieux assurée », ajoutent les responsables de la FHF.

La CGT Santé dénonce une campagne d’« Intoxication »

Le porte-parole de CGT santé (1er syndicat à l’hôpital) n’en croit pas ses oreilles. « L’attitude de la FHF est inadmissible, gronde Bruno Crepel. Au lieu de se battre pour obtenir un ONDAM plus adapté, elle propose de ponctionner sur le dos des salariés afin de réduire les déficits. La somme en jeu est une goutte d’eau dans un océan, or le jour de carence a des conséquences catastrophiques. Des agents hospitaliers en début d’état grippal viennent travailler avec de la fièvre, en espérant que ça passera. Ils risquent de contaminer les collègues et les patients ».
Le syndicaliste soupçonne la FHF de mener une campagne d’« intoxication », afin de s’asseoir un peu plus dans son costume de fédération employeur. « Ce qu’elle n’est pas! Sur un sujet aussi sensible, il est préférable d’attendre les résultats officiels du taux d’absentéisme », conclut Bruno Crepel.
› D. CH.
 20/02/2013

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