dimanche 2 décembre 2012

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Joëlle Brunerie - Kauffmann (1/5)

26.11.2012 - 20:00
Par Virginie Bloch-Lainé. Réalisation : Anne Sécheret. Prise de son : Alexandre James. Avec la collaboration de Claire Poinsignon.
Joëlle Brunerie-Kauffmann est née en 1943, en Bretagne, dans une famille catholique où l’on ne plaisantait pas avec la discipline. Les filles faisaient leur scolarité chez les sœurs, le garçon, à la laïque. Le père s’est élevé socialement jusqu’à devenir architecte, tandis que la mère s’occupait du foyer. Cette éducation stricte lui a donné le goût du travail et de la liberté.
A seize ans, bachelière, l’excellente élève Joëlle Brunerie-Kauffmann décide de faire des études de médecine, en partie pour embêter son père. Pire, elle choisit la gynécologie. Pire encore, comme à cette époque la contraception et l’avortement étaient interdits, elle s’engage pour l’une et pour l’autre, pratiquant des avortements clandestins. Elle le dira au cours de cette semaine d’entretiens, son engagement féministe n’était pas intellectuel, mais médical ; elle n’avait pas lu Le deuxième sexe chez les Ursulines.
Elle travaille activement à la diffusion en France de la méthode d’avortement dite Karman, qui remplace le curetage par l’aspiration du fœtus. C’est encore aujourd’hui la méthode utilisée. Après que la contraception et l’avortement sont autorisés, Joëlle-Brunerie-Kauffmann quitte le dispensaire d’Aubervilliers et dirige le centre d’interruption volontaire de grossesse de l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart.
En 1985, un nouveau front de bataille s’ouvre pour Joëlle Brunerie-Kauffmann : son mari est enlevé au Liban, en même temps que le sociologue Michel Seurat. Pendant trois ans, elle fait ce que le Quai d’Orsay lui disait de ne pas faire : elle parle publiquement de cet enlèvement, et crée un comité de soutien à son mari. Elle le retrouve trois ans plus tard, en 1988. Aujourd’hui, le Liban, plus qu’un repère biographique, est un aimant pour elle : il y a ce qui fut fait avant, après, etpendant le Liban.
1) La Bretagne catholique, matrice d'une comabattante féministe de gauche


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