mercredi 10 octobre 2012





Revue de presse culturelle d'Antoine Guillot

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L'impossible satisfaction du désir bondien

09.10.2012 - 21:20 Ajouter à ma liste de lectureRecevoir l'émission sur mon mobile
Alors que le jubilé de la Schaubühne n’a guère intéressé que Brigitte Salino dans Le Monde, je vous avais narré hier ses folles nuits berlinoises, le cinquantenaire de James Bond passionne la presse, et nombreux sont les journaux qui, à la veille de la sortie d’une nouvelle bonderie, le Skyfall de Sam Mendes, célèbrent l’anniversaire de 007, le premier film de la série, James Bond contre Dr No étant sorti en 1962. Ainsi de Technikart, avec cette question en couverture, qui annonce un dossier de 8 pages : « James Bond est-il encore regardable ? » “Qu’est-ce qu’un fan de Bond ?, s’interroge le chef de rubrique cinéma du mensuel, Léonard Haddad. Quelqu’un qui a passé sa vie à voir, revoir et aimer passionnément les films de la saga, tout en les trouvant tous un petit peu nuls, à la recherche d’une émotion et d’un temps perdus dont la lucidité nous force à reconnaître qu’ils n’ont jamais vraiment existés. […] La déception Sisyphesque serait la règle, poursuit-il, et la satisfaction du désir bondien, la rarissime exception. […] Au fil des vingt-deux – presque vingt-trois films – de la série vus en direct ou en différé, il est arrivé qu’un petit bout du puzzle soit à la bonne place, mais l’ensemble reste un bordel sans nom, jamais tout à fait réussi, jamais tout à fait accompli. James Bond est une idée, une promesse, un fantasme inassouvi, une quête perpétuellement mise en échec, non seulement pour les spectateurs, mais aussi pour les producteurs et les metteurs en scène concernés, obsédés par la question de ce que doit être un Bond et de ce que pourrait être un bon Bond. […] Selon nos calculs, estime Léonard Haddad, comme vrai grand « James Bond », il y aurait donc Goldfinger, et puis c’est tout. Un. Sur vingt-deux. Et encore, même pas un « James Bond » absolu, puisqu’il est le dernier film de la série à ne pas avoir été tourné en Panavision ou en Scope. Comme quoi, il y a toujours un truc qui cloche – et c’est aussi pour cela que cette série diffuse ce parfum d’obsession.”

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