mercredi 19 septembre 2012

VISITE INSOLITE AU CŒUR DE LA PSYCHIATRIE

17-09-2012

Outre une grande fresque, les visiteurs ont également pu découvrir les jardins de l’hôpital Edouard-Toulouse,  Photos migue mariotti
Outre une grande fresque, les visiteurs ont également pu découvrir les jardins de l’hôpital Edouard-Toulouse, Photos migue mariotti

Pour fêter ses 50 ans,  l’hôpital Edouard-Toulouse a ouvert ses portes à tous les publics lors des journées du patrimoine.L’occasion de révéler son architecture et les œuvres artistiques qu’il cache.


Placée sous le signe des « patrimoines cachés », la 29e édition des Journées européennes du patrimoine a pris tout son sens hier dans le 15e arrondissement de Marseille. Avec l’hôpital Edouard-Toulouse, les visiteurs n’ont rien trouvé de banal. D’autant que l’établissement fêtait par la même occasion son 50e anniversaire. De quoi attirer un public nombreux. En attestent les visites guidées qui ont fait carton plein. 

Petit aperçu au départ de 14h.Plusieurs dizaines de personnes affluent. Quatre groupes sont alors formés. De son côté, le Dr Marianne Hodgkinson prévient : « Vous nous excuserez si ce n’est pas parfait. Nous ne sommes pas guides de métier. » Non loin d’elle Patrice, patient de l’établissement, co-anime la visite. Il détaille l’itinéraire prévu. Au programme : découverte du théâtre situé au cœur de l’hôpital, passage par le jardin et la cafétéria tenus par le Centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP), cheminement jusqu’à la fresque peinte par des malades et des soignants, puis vers le Cheval bleu sculpté par Jean Kurkdjian et la chapelle... A cela s’ajoutent la diffusion d’un film conçu par des patients, un spectacle et une exposition !
Le parcours s’annonce chargé. Mais, malgré la chaleur pesante, les visiteurs emboîtent le pas des deux guides sans hésitation. Les questions foisonnent. « Le conseil général décide de fonder cet édifice en 1954 pour pallier les situations précaires des autres hôpitaux », explique Patrice. Et sa collègue du jour de préciser : « C’est en 1962 qu’il ouvre ses portes. » Les chiffres s’égrainent. « Initialement l’hôpital comptait 500 lits. Aujourd’hui, il y en a 220 suite à des réorganisations, poursuit la psychiatre. Il faut savoir que 80% des patients suivis ici le sont à l’extérieur. » 


Malade en vue ?

Et voici... « la porte de l’Orient », sourit Patrice. C’est ainsi que s’intitule la porte d’entrée du théâtre de l’Astronef, une salle de spectacles qui compte près de 200 places. Sont également évoqués les noms des trois architectes du lieu : Jean-Louis Sourdeau, André Devin et René Egger. Lesquels ont utilisé le béton armé en s’inspirant notamment des ouvrages du Corbusier. En témoigne la chapelle où trône une sculpture de Jean Amado... Dommage l’œuvre d’art est en décrépitude. Des failles cisaillent sa surface, certaines parties sont même cassées. Faut-il y voir les symptômes d’un hôpital public chétif ? Pour un quinquagénaire, Edouard-Toulouse ne s’en sort pas si mal...

Marjolaine Dihl

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