samedi 29 septembre 2012

Les benzodiazépines augmenteraient le risque de démence

Chez les sujets âgés, la consommation debenzodiazépines serait associée à un risque augmenté d’environ 50 % de développer une démence. Ce résultat issu d’analysesépidémiologiques croisées menées à partir de la cohorte de sujets âgésPAQUID ne permettent pas d’affirmer qu’il y ait causalité mais au moins une association entre les deux conditions. Les chercheurs de l’Inserm* en collaboration avec l’Université de Bordeaux recommandent toutefois une vigilance à l’égard de ces molécules qui restent utiles pour traiter l’insomnie et l’anxiété.
Alors que les résultats des études antérieures sur le risque de déclin cognitif associé à la prise de BZD étaient relativement contradictoires, cette nouvelle contribution qui paraît dans le British Medical Journaldonne des résultats plus robustes.
L’étude PAQUID (personnes âgées QUID) a débuté en 1988 et s’est achevée après 20 ans de suivi. Cette nouvelle analyse a porté sur un échantillon de 1 063 personnes issues de cette cohorte, âgées de 78 ans, sans symptômes de démences au début du suivi et qui n’avaient pas consommé de benzodiazépines (BZD) à partir de la 5e année, ce qui sépare la population en personnes exposées aux BZD et personnes non-exposées.

Un lien de cause à effet qui reste à prouver

L’incidence des démences observée chez les personnes exposées est de 4,8 sur 100 par an, contre 3,2 personnes sur 100 par an pour les non exposées. « L’analyse des cas de démences dans cette première population montre que les personnes ayant débuté un traitement lors du suivi après 5 ans, ont un risque accru de développer une démence », a indiqué Tobias Kurth, directeur de recherche à l’INSERM.
Pour compléter ces résultats les chercheurs ont réalisé une étude cas-témoins sur 1 633 individus présentant une démence et 1 810 sans symptômes de démence tous issus de la cohorte initiale PAQUID. Cette dernière analyse montre que la tendance observée dans l’étude principale est confirmée, quelle que soit la durée d’exposition antérieure (de 3 à 5 ans pour les utilisateurs récents à plus de 10 ans pour les utilisateurs ayant toujours des BZD pendant le suivi).
« D’après nos analyses, l’exposition aux benzodiazépines des personnes âgées de plus de 65 ans est associée à un risque accru de démence. Même si nous ne pouvons prouver qu’il existe un lien de cause à effet, nous constatons que les individus consommant des BZD présentent environ 50 % de plus de risque de développer une démence durant le suivi comparés à ceux qui n’en ont jamais consommé » a indiqué le PrBernard Bégaud.
En France, la consommation de benzodiazépines concerne 30 % des individus de plus de 65 ans
›Dr A.T.-M.
D’après un communiqué de l’Inserm et British Medical Journal 2012 ; 245 :e6231 ;
Inserm unité 657, 897 et 708
lequotidiendumedecin.fr 28/09/2012

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