mercredi 19 septembre 2012


Investissements hospitaliers : tour de vis en vue

La ministre de la Santé, en déplacement ce lundi matin à l’hôpital du Mans, a présenté aux équipes hospitalières son pacte de confiance pour l’hôpital publicMarisol Touraine s’est prêtée à une séance de questions réponses après une visite de la cardiologie et de la neurologie.

La directrice des finances du centre hospitalier manceau a pris la parole pour confier ses inquiétudes : de retour à l’équilibre financier après une forte mobilisation interne, le centre hospitalier du Mans a réussi à tourner le dos au déficit, mais il peine aujourd’hui à financer ses investissements. Faire toujours plus d’activité ? Céline Lagrais n’y tient pas : « Nous pensons que ce n’est souhaitable ni pour la Sécurité sociale, ni pour les patients ». Certains bâtiments datent pourtant, et les besoins en investissement se font urgents : « Pour moderniser totalement ce patrimoine, il faudrait investir 300 millions d’euros en dix ans, a fait valoir la directrice financière. Comment faire ? ».

Des engagements de plusieurs milliards d’euros

« C’est une question difficile », lui a répondu la ministre de la Santé, qui a indiqué que le gouvernement mobilisera des « ressources exceptionnelles » afin de faire face aux besoins des hôpitaux. À combien se montera l’enveloppe, quand sera-t-elle débloquée, et qui pourra y prétendre ? Trop tôt pour le savoir : ce programme d’investissements hospitaliers n’est pas encore défini. La ministre a précisé qu’il serait« étalé dans le temps ». Avant d’ajouter que les hôpitaux devront surtout compter sur eux-mêmes pour se moderniser, au travers d’« emprunts sécurisés ».
Quid de la 2e tranche du plan Hôpital 2012, censée financer des projets hospitaliers en attente depuis plusieurs mois ? À ce stade, « on n’a rien retenu », déclare Marisol Touraine. Qui en profite pour tacler au passage Xavier Bertrand, pour sa magnanimité peu responsable : « J’ai hérité d’une liste d’engagements pris par mon prédécesseur auprès de certains établissements hospitaliers. Certains de ces engagements ont été pris par courriers signés entre mars et avril dernier. J’ai fait l’addition : il y a des milliards d’euros à la clé, et en face, il n’y a rien. Pas un centime ». La ministre de la Santé a ajouté qu’il faudra faire face aux projets courants. « Nous n’avons pas les moyens d’aller au-delà », a-t-elle complété.
› D. CH.
lequotidiendumedecin.fr 17/09/2012

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