lundi 27 août 2012

Un nouveau test de dépistage fait polémique


Déjà commercialisé dans certains pays européens, un nouveau test de dépistage de la trisomie 21, qui s’effectue par simple prise de sang, pourrait être bientôt disponible en France. Ses détracteurs crient au risque d’eugénisme.

L’Allemagne, tout comme l’Autriche, le Lichtenstein et la Suisse, vient de donner, cette semaine, son aval à la commercialisation d’un nouveau test permettant de diagnostiquer, par simple prise de sang, la trisomie 21 à partir de la 12e semaine d’aménorrhée, selon le fabricant. Si la généralisation de ce nouveau test, peu invasif, pourrait permettre de réduire le nombre de fausses couches provoquées par les amniocentèses, certaines associations crient déjà à une dérive eugénique car le test pourrait être fait précocement. Les femmes pourraient alors opter plus facilement pour une IVG, en dehors du cadre du dépistage médical habituel. Commercialisé par le laboratoire allemand LifeCodexx, à partir de l’exploitation d’un brevet américain, le fonctionnement de PraenaTest se base, en effet, sur la mesure de l’ADN foetal présent dans le plasma maternel et se caractérise par une fiabilité proche de 99 %.
Actuellement, dans notre pays, les femmes enceintes peuvent bénéficier, dès le premier trimestre de grossesse d’un dépistage et d’une évaluation du risque avec une stratégie validée en 2010 qui combine prise de sang et échographie. C’est seulement dans un deuxième temps, en cas de risque élevé, que les professionnels de santé proposent une amniocentèse, un examen invasif associé à un risque de fausse couche de 1 %. Une fois l’amniocentèse réalisée, si elle se révèle positive, 95 % des femmes demandent une IMG. La Fédération internationale du syndrome de Down, qui regroupe plusieurs associations, a engagé une action devant la Cour européenne des droits de l’homme et essaye de la convaincre de ne pas reconnaître le droit à avoir recours à de tels tests au nom de la protection du droit à la vie des personnes trisomiques et handicapées.
Giulia Gandolfi et Muriel Gevrey

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