jeudi 2 août 2012

Le comportement de l'enfant corrélé à l'investissement paternel

Le Monde.fr | 
Un bébé pouponné par son père a davantage de chances de grandir sereinement qu'un nourrisson peu porté par lui. Tel est le résultat d'une étude réalisée par des chercheurs de l'université d'Oxford et publiée par la revue Journal of Child Psychology and Psychiatry.

La présence du père durant les deux premières années d'un enfant semble favoriser sa socialisation future.

Selon cette étude, publiée le 19 juillet, des interactions positives père-bébé dès l'âge de 3 mois permettent de réduire les problèmes de comportement du nourrisson à l'âge d'un an, et par la suite. Cette étude a également montré que l'impact du père était plus important chez les bébés garçons que chez les filles."Nous avons découvert que les enfants avec qui les pères avaient davantage de contacts avaient de meilleurs résultats, avec par la suite moins de problèmes de comportement. A l'inverse, les troubles étaient plus nombreux lorsque les pères étaient plus distants, perdus dans leurs pensées ou avaient moins de contacts", explique le Dr Paul Ramchandani, qui a dirigé l'étude.
Les chercheurs ont suivi 192 familles, recrutées dans deux maternités britanniques, qui ont été rencontrées à deux reprises– l'une lorsque le bébé avait 3 mois et la seconde au moment où l'enfant atteignait l'âge d'un an.
UNE MEILLEURE SOCIALISATION DE L'ENFANT
Le Dr Ramchandani précise que d'autres facteurs peuvent cependant intervenir pour expliquer un comportement perturbé. Le désengagement du père pourrait ainsi être le résultat d'une mauvaise relation de couple avec la mère ou refléter un manque général de supervision ou de soins, auquel l'enfant réagirait par un comportement agité.
D'autres études ont déjà montré l'influence sur le développement du bébé d'un investissement paternel. On a ainsi observé que les enfants dont le père était très présent avaient un meilleur quotient de coordination vision-préhension, utilisaient mieux leurs jambes et leurs bras pour résoudre des problèmes concrets.
Le psychologue Jean Le Camus, auteur de Comment être père aujourd'hui (éditions Odile Jacob), note ainsi que les pères encouragent plus et gratifient moins que les mères, en ayant moins tendance à intervenir pour résoudre les difficultés à la place de l'enfant. La présence du père durant les deux premières années semble sociabiliser davantage l'enfant. Il sera plus confiant et plus entreprenant en présence d'une personne étrangère.
Pour le pédiatre Philippe Grandsenne, auteur de Bébé dis-moi qui tu es(éditions Marabout), le père, du fait de sa position extérieure au couple mère-bébé, fait la transition entre famille et société.


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