samedi 14 juillet 2012

L’alcool réduirait le risque de POLYARTHRITE RHUMATOIDE

lequotidiendumedecin.fr 11/07/2012
Une étude suédoise réalisée dans une grande cohorte féminine suggère qu’une consommation régulière d’alcool est associée à une réduction de 30 à 50 % du risque de polyarthrite rhumatoïde (PR).
La PR, on le sait, est une maladie auto-immune qui touche principalement les articulations. Sa prévalence dans la population est d’environ 0,8 % ; elle est plus élevée chez les femmes que chez les hommes.
On sait aussi que la consommation à long terme d’alcool peut modifier les fonctions immunitaires, l’alcool pouvant diminuer la production de molécules pro-inflammatoires.
Une association inverse significative entre consommation d’alcool et PR a déjà été observée chez l’homme et chez la femme dans des études cas contrôles mais pas dans des études de cohorte. Il était donc intéressant d’en savoir plus. C’est souligner l’intérêt d’une nouvelle étude publiée dans le « BMJ » par Daniela Di Giuseppe et coll. (Karolinska Institute, Stockholm).
Les auteurs se sont intéressés à la Swedish Mammography Cohort, cohorte prospective établie entre 1987 et 1990 quand toutes les femmes nées entre 1914 et 1948 et vivant dans deux provinces de Suède ont reçu un questionnaire concernant leur consommation d’alcool, leurs habitudes alimentaires, leur taille, leur poids leur nombre d’enfants et leur niveau d’éducation (taux de réponse : 74 % ; n = 66 651). À l’automne 1997, un deuxième questionnaire a été envoyé à celles qui étaient encore en vie ; il consistait à mettre à jour les données du premier questionnaire et à recueillir des informations complémentaires concernant le tabagisme, l’activité physique et la consommation de compléments diététiques (taux de réponse : 70 % ; n = 39 117).
En ce qui concerne l’alcool, étaient notés la quantité consommée et le type de boisson (bière, vin, liqueur).
Résultats :
- sur un suivi 226 032 personnes années, 197 cas incidents de PR ont été identifiés ;
- on a observé une diminution statistiquement significative de 37 % du risque de PR chez les femmes qui consommaient plus de 4 verres d’alcool par semaine (un verre = 15 g d’éthanol) par rapport aux femmes qui ne buvaient pas ou qui buvaient moins d’un verre par semaine ;
- la réduction du risque était le même quel que soit le type de boisson consommée (bière, vin, liqueur).
Les analyses à long terme montrent que les femmes qui rapportaient une consommation de plus de 3 verres par semaine à la fois en 1987 et en 1997 avaient une diminution de 52 % du risque de PR par rapport à celles qui ne buvaient pas.
« Une consommation modérée d’alcool est associée à une réduction du risque de PR », concluent les auteurs.
› Dr EMMANUEL DE VIEL
BMJ 2012;345:e4230 doi : 1136/bmj.e4230.

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