dimanche 13 mai 2012

Une manifestation à Rome contre les suicides dus à la crise

Le Monde.fr avec AFP | 


Des manifestants tiennent des bougies face au Panthéon à Rome pour protester contre la politique du gouvernement italien, le 18 avril.

Un millier de personnes ont manifesté mercredi 18 avril au soir à Rome sur la place du Panthéon, sous une pluie battante, pour protester silencieusement contre les suicides entraînés par la crise économique.
Plusieurs associations d'entrepreneurs et d'artisans du Latium, la région de Rome, et les principaux syndicats italiens (CGIL, CUISL, UIL, UGL) étaient rassemblés pour une manifestation "silencieuse" sur "les victimes de la crise" et "pour qu'il n'y ait plus de suicides".
Depuis le 1er janvier, le nombre des suicides entraînés par la crise s'élève à 23, selon le CGIA, syndicat d'artisans et de petits entrepreneurs. En 2010, 192 artisans et commerçants ont mis fin à leur jours, ainsi que 144 entrepreneurs et personnes exerçant une profession libérale, selon le rapport de l'institut de recherche Eures "Le suicide en Italie en temps de crise", publié mardi. Ce phénomène frappe majoritairement les chômeurs : 362 d'entre eux se sont suicidés en 2010, dont 272 venaient de perdre leur emploi.
"UNE RÉPONSE FACE À LA DIFFICULTÉ DES PME"
Un grand écran était installé au milieu de la place pour rendre hommage aux entrepreneurs et salariés qui ont mis fin à leurs jours depuis le début de la crise, et que le chef du gouvernement Mario Monti a évoqués lui aussi mercredi matin au cours d'une conférence de presse.
"Nous demandons une réponse de l'Etat face à la difficulté des PME à remettre en marche leur activité, pour que l'économie italienne puisse se relever. Les solutions sont nombreuses pour que le crédit soit plus facile à obtenir : à travers le système bancaire, par exemple, ou la Caisse des dépôts et des prêts", a expliqué Maurizio Flamini, président de la Federlazio, association de PME du Latium, à l'origine de l'initiative.
"La crise ne doit pas peser sur les épaules des plus faibles, des travailleurs qui perdent leur poste et leur dignité, ou des retraités. Il y a des situations dramatiques et il n'y a pas d'issue", a déploré Tommaso Ausili, secrétaire général de la CISL Latium.

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