samedi 24 mars 2012

Newsring 


Psychiatre, psychanalyste, chef de service à la cl…

La peur de la folie est, comme la peur de la mort, ce qu'il y a de mieux partagé

Si je me suis engagé dans le collectif des 39 au lendemain du discours d’Antony de Nicolas Sarkozy, c’est parce que j’étais engagé dans une expérience de thérapie institutionnelle depuis 1980. 

Des gens comme Oury, Toskaïev, Bonaffé m’ont appris ce qu’était la psychothérapie institutionnelle, une manière d’accueillir la folie qui n’était pas enseignée. Dans ce mouvement, les psychiatres essayaient de penser la psychiatrie comme quelque chose de politique et étaient extrêmement créatifs dans leur approche. 
A Reims, 90% des patients sont soignés en ville, en appartements thérapeutiques, en centres associatifs, au centre de jour Anthonin Arthaud dont je m’occupe. Nous misons sur la créativité des patients et des soignants. On constate que c’est non seulement possible mais que cela a des effets très forts sur les psychoses. Car contrairement à l’idée établie, on peut guérir de la psychose. Certains patients trouvent un équilibre avec leur folie, certains deviennent des co-thérapeutes et soignent les autres patients. Un petit groupe de patients s’est même constitué en association, le collectif Humapsy.

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