vendredi 3 février 2012


Plan psychiatrie et santé mentaleDes syndicats de psychiatres restent sur leur faim

30.01.12 - 16:52 - HOSPIMEDIA 
Alors que le projet de plan Psychiatrie et santé mentale 2011-2015 se finalise avec la semaine dernière l'ultime réunion en formation plénière de son comité d'orientation, le Syndicat des psychiatres d'exercice public (SPEP) réaffirme dans un communiqué son opposition au futur dispositif (lire aussi notre brève du 18/01/2012). Pour lui, le plan se "contente de constituer un assemblage d'orientations stratégiques et d'objectifs plus incitatifs qu'opposables". Il suggère la rédaction d'une loi-cadre qui pourrait insérer cinq propositions soit l'inscription dans le code de Santé publique d'une mission de service public de secteur mais aussi la coordination de cette mission avec les autres acteurs sanitaires, médico-sociaux et sociaux, une participation des usagers dans les instances des établissements et de protection juridique, la création d'une agence nationale de santé mentale et aussi la révision de la loi du 5 juillet 2011avec la simplification des procédures.
Le SPEP n'est pas le seul syndicat à se montrer extrêmement critique vis-à-vis du futur plan. Ainsi le Syndicat national des psychiatres privés (SNPP) considère dans un communiqué que le projet de plan a été élaboré "à l'issue d'un simulacre de concertation". Il regrette entre autres que le comité de pilotage du plan se soit mis en place avant le compte rendu du bilan du plan précédent. "Les spécificités radicales de notre discipline ne sauraient se réduire à des considérations hygiénistes sur la santé mentale pasteurisant la dimension du soin et évacuant les enjeux réels", écrit-il.
Le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) témoigne de son côté sa déception et s'interroge dans un communiqué. "Comment croire que de simples orientations stratégiques adressées aux ARS, dont l'absence de caractère incitatif leur confère au mieux la qualité d'une liste de vœux pieux, au pire celle d'un simple exercice de style adapté à une campagne électorale, puissent bâtir une politique de santé mentale, alors que la multiplicité des missions et la diversité des champs concernés obligeraient à des dispositions et des mesures législatives de portée nationale ?"
Côté patients, en amont de la dernière réunion du comité d'orientation, l'Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapés psychiques (UNAFAM) a demandé une refonte du projet de plan, estimant que le document de travail proposé au comité n'apporte pas de réponses suffisantes en matière de responsabilisation et de coordination des secteurs psychiatriques, d'organisation du dispositif de réponses aux urgences psychiatriques ou de reconnaissance du rôle des aidants de proximité dans leur mission d'alerte et d'accompagnement médical et social.
L.W.

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