Les Français vus par leur généraliste
C’est elle-même qui le dit. Le cabinet du généraliste, comme l’école, offre un excellent point de vue sur la société. « On en perçoit tous les dysfonctionnements ». Gilda Romeo, jeune sexagénaire toute menue et un brin réservée, mais intarissable une fois en confiance, a fait quasiment toute sa carrière à Sceaux, où elle s’est installée en 1981 pour tenter de pratiquer une « médecine humaniste et globale ». Dans son cabinet avec vue sur jardin, elle prend le temps d’écouter ses patients. Une demi-heure en moyenne, la consultation. « Ils se posent. Et ils ne parlent pas que de leurs maux physiques. Ils viennent chercher de l’aide dans un lieu de neutralité et de confiance ». Qu’a-t-elle donc remarqué des évolutions de la société française au cours de ses trois décennies de pratiques ?
L’image du médecin dans la société a changé
« En 2005, je me suis fait braquer par deux jeunes, avec un pistolet, qui voulaient de l’argent. Ils ont été attrapés, ils avaient braqué d’autres médecins avant moi. Là, je me suis dit qu’il y avait une évolution dramatique. Dans l’esprit des jeunes, le médecin brasse de l’argent. Et, bien que nous dispensions des soins à tous sans discrimination, bien que nous portions assistance, nous ne sommes plus respectés. C’est la même chose avec les pompiers… Il y a quelque chose de très transgressif dans tout cela. »
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