mercredi 25 janvier 2012


Vive émotion après 4 suicides au CHRU de Lille

lequotidiendumedecin.fr 24/01/2012
AFP - PHILIPPE HUGUEN
Quatre suicides en quinze jours parmi des agents du CHRU de Lille : depuis le début de l’année, le personnel hospitalier est confronté à une situation très éprouvante. Une cellule de crise a été mise en place.
Ces drames sont intervenus coup sur coup. Entre le 8 et le 17 janvier, trois agents du service de neurochirurgie se sont donné la mort : un agent d’entretien âgé de 34 ans et père de trois enfants et deux aides-soignantes de 27 ans. Le quatrième travaillait au service de gériatrique des Bateliers, dans le Vieux Lille. Il s’est donné la mort dimanche alors qu’il était en congé.
Cette vague de suicides chez des agents hospitaliers suscite une vive émotion parmi le personnel. Une cellule de crise a été mise en place avec la médecine du travail et des psychologues du service du personnel pour assurer leur accompagnement.
« Il faut soutenir les équipes pour qu’elles ne doutent pas de leur mission. Même si le lien entre ces drames et l’activité professionnelle n’est pas établi, ces décès posent forcément question et il va falloir regarder si des signaux ont été lancés et s’interroger sur nos dispositifs de prévention », insiste Annie Podeur, directrice générale de l’offre de soins au ministère, dépêchée sur les lieux à la demande de Xavier Bertrand, ministre du travail et de la Santé.

Réfléchir à la prévention.

Deux inspecteurs de l’IGAS sont attendus au CHR, pour tenter de comprendre ce qui s’est passé et se mettre à l’écoute de la communauté hospitalière. Le ministre du Travail et de la Santé Xavier Bertrand a déclaré en marge de ses vœux à la presse ce mardi « vouloir tout savoir » sur les circonstances de ces suicides en soulignant cependant que cet établissement a « toujours été mobilisé sur ces questions ». Selon la direction de l’établissement lillois, des problématiques personnelles seraient en cause pour au moins deux des agents.
Le directeur de l’agence régionale de santé, Daniel Lenoir, a annoncé la création prochaine d’un observatoire des risques socioprofessionnels, visant à échanger sur les bonnes pratiques et éviter que les tensions au travail ne mènent à de tels drames. « Il faut réfléchir à la prévention que nous pouvons mettre en place. Les situations de mal-être sont difficiles à déceler. Parfois, elles nous échappent. Nous devons en tirer des enseignements », a-t-il conclu.




› FLORENCE QUILLE (plus AFP



Suicides au CHRU de Lille : Xavier Bertrand veut «tout savoir»

Quatre employés de l'hôpital se sont donné la mort en quinze jours. Le ministre de la Santé a diligenté une enquête.


L'hôpital Jeanne de Flandre, à Lille, le 16 juin 2011. (Photo Philippe Huguen. AFP)
Le ministre du Travail et de la Santé, Xavier Bertrand, a déclaré ce mardi «vouloir tout savoir» sur les circonstances des suicides de quatre employésdu CHRU de Lille, en soulignant cependant que cet établissement a«toujours été mobilisé sur ces questions».
En marge de ses vœux à la presse, le ministre a souligné qu'un suicide est«toujours un drame intime». Pour autant, après «autant de suicides dans ce service, je veux tout savoir et je veux qu'on prenne toutes les mesures de protection vis-à-vis des personnels», a-t-il dit. Il a rappelé qu'une enquête administrative avait été diligentée et qu'il avait chargé l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) «d'aller voir sur place».
Selon le directeur général du CHRU, Yvonnick Morice, l'enquête administrative en cours doit «établir s'il y a un lien à établir» avec les conditions de travail «pour certains de ces cas». Selon Yvonnick Morice, «dans au moins deux cas, les raisons apparaissent principalement personnelles».

Cellule de crise permanente

Quatre employés du CHRU de Lille se sont donné la mort en l'espace de quinze jours hors de leur lieu de travail. Le premier cas de suicide, survenu le 8 janvier, a touché un agent de service hospitalier, père de trois enfants et âgé de 34 ans, qui travaillait en réanimation neurochirurgicale.
Dans ce service, deux aides-soignantes qui se connaissaient - dont une âgée de moins de 30 ans - et qui travaillaient depuis 2010 et avril 2011 au CHRU, se sont donné la mort dans les jours qui ont suivi.
Dimanche, c'est un aide-soignant d'une quarantaine d'années, qui travaillait dans un service de soins pour personnes dépendantes, qui s'est suicidé alors qu'il était en congé.
Les responsables du CHRU ont également diligenté une enquête auprès du CHSCT, qui devra se pencher sur l'organisation du travail et sur les relations entre les personnels. L'hôpital a également mis en place une cellule de crise permanente avec le service de la médecine du travail et un psychologue.

La CGT dénonce les conditions de travail

La CGT, première organisation syndicale au CHRU de Lille, a dénoncé mardi les «conditions de travail des salariés» qui «contribuent à un quotidien parfois invivable».
«Ce quotidien est le résultat de la politique de santé en France, qui se résume à la maîtrise comptable des dépenses de santé, ayant pour conséquence une intensification du travail», a souligné la fédération santé et action sociale dans un communiqué.
Au CHRU de Lille, «la politique est d'augmenter l'activité à moyens constants. Seul l'équilibre budgétaire compte, au détriment de la santé des salariés et de la prise en charge des patients», ajoute-t-elle.
(AFP)

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