samedi 14 janvier 2012


PRÉVOYANCE – Des outils pour évaluer l’espérance de vie des patients âgés

Le pragmatisme s'invite à l'hôpital. Ou la théorie du juste milieu. Ni trop, ni trop peu. Ni surmédicalisation, ni sous-traitement. Ainsi, grâce à une étude de chercheurs de l'université de Californie, publiée dans The Journal of the American Medical Association et relayée par un article du New York Yimes, ils est désormais possible d'évaluer l'espérance de vie d'un patient, afin d'ajuster son traitement. Le tout grâce à une échelle – à seize barreaux précisément –, qui situe ses chances de survie de moyenne à excellente, et de six mois à cinq ans.
Les scientifiques ont organisé leurs trouvailles en index interactifs, répartis sur un blog spécialement créé à cet effet, ePrognosis, destiné toutefois seulement aux professionnels de santé. On peut y apprendre, relève l'article, qu'une personne de plus de 80 ans qui cumule insuffisance cardiaque congestive, reins défaillants, perte de poids et d'appétit, capacités cognitives déclinantes et besoin d'assistance quotidienne a 69 % de chances de mourir dans les six mois. Il est donc préférable de l'hospitaliser. Mais si une personne âgée souffre d'un diabète de type 2 et n'a pas plus de cinq ans à vivre, à quoi bon faire tant d'efforts pour maintenir, au prix d'une extrême vigilance, un taux de sucre dans le sang très bas, dont les résultats ne se feront ressentir que des années plus tard ?
Aujourd'hui, les médecins agissent à l'aveuglette quand il s'agit de traiter des patients âgés, estime le New York Times. Car soigner est aussi un pari sur l'avenir : les bénéfices d'une opération ou d'un traitement se font parfois ressentir des années plus tard, tandis que les complications et effets secondaires apparaissent, eux, immédiatement. Un constat qui va dans le sens de tous ceux qui se dressent contre l'acharnement thérapeutique dans les hôpitaux.

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