jeudi 22 décembre 2011


Un plus dans les TOC de l’enfant



Un essai américain dans les TOC de l’enfant montre que, associé au traitement pharmacologique, un programme complet de thérapie cognitivo-comportementale (TCC) apporte un gain de 30 % sur le score de l’échelle CY-BOCS.
L’équipe de Martin E. Franklin (Université de Pennsylvanie) a mis en place l’étude POTS II dans laquelle 124 patients de 7 à 17 ans avec un diagnostic de TOC (DSM-IV) et ayant des symptômes résiduels (score de 16 ou plus sur l’échelle CY-BOCS - Children’s Yale-Brown Obsessive Compulsive Scale) après inhibiteur de la recapture de la sérotonine (IRS) ont été randomisés en trois groupes : un groupe (n = 42) traité uniquement par IRS ; un autre (n = 42) par un IRS associé à de simples directives comportementales (6 séances) ; et le reste des sujets par la combinaison d’un IRS et d’un programme complet de TCC (en moyenne, 12,5 séances d’une heure, chacune incluant psychoéducation et éducation cognitive).
Les patients ayant connu, au bout de douze semaines, une réduction d’au moins 30 % de leur score CY-BOCS initial se trouvaient majoritairement dans le groupe ayant suivi un programme complet de TCC (68,6 %), par rapport aux deux autres groupes : 34 % des sujets ayant eu de simples directives + IRS et 30 % des sujets traités uniquement par IRS. Il n’y avait pas de différences significatives entre les patients qui avaient reçu de simples directives et ceux traités par médicament seul.
L’étude POTS II met donc clairement en évidence l’avantage, en pédiatrie comme en médecine de l’adulte, de l’association, au traitement pharmacologique des TOC, d’un programme de TCC, à condition que celui-ci soit complet. Près de deux tiers des patients ainsi traités voient une forte amélioration de leurs symptômes sur l’échelle CY-BOCS, alors que le traitement par les IRS n’avait permis d’obtenir que des résultats partiels. L’association d’une thérapie comportementale brève (6 séances sur 12 semaines), limitée à de simples instructions, n’a pas d’apport significatif par rapport au médicament seul. Les versions tronquées de thérapie comportementale devraient donc être abandonnées, estiment les Américains, au profit du protocole complet, seul efficace.
› Dr BERNARD GOLFIER
M.E. Franklin, J.S. March et coll. « JAMA » (« Journal of American Medical Association », 2011). Publié en ligne.


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