jeudi 22 décembre 2011


@llo #maman :-(


Dans un cybercafé en Bulgarie - Photo Uros Velickovic, CC BY
La voix au bout du fil est inquiète. Comme souvent, c’est une mère qui appelle. Depuis plusieurs jours, un homme de 20 ans cherche à entrer en contact sur Internet avec sa fille de 13 ans via la messagerie instantanée MSN. « Il est très intéressé par la photo de son profil, lui parle des vêtements qu’elle porte. Il branche sa webcam et demande à ma fille de faire de même. »
Il est 9 heures, premier appel de la journée chez Net Ecoute. Unique en France, ce numéro vert (08 00 200 000), lancé en 2008 par l’association e-Enfance dans le cadre du programme européen Safer Internet, conseille ados et adultes sur les usages du Web. Dans leurs locaux du XVIe arrondissement de Paris, ils sont cinq « écoutants », comme ils s’appellent, à recevoir les appels au compte-gouttes du lundi au vendredi.
Aujourd’hui, c’est une voix pleine de bonhomie qui répond à cette mère anxieuse. Dominique Delorme, responsable du service, rassure.« Vous pouvez baisser votre niveau d’inquiétude. En vous en parlant, votre fille a très bien réagi. Mon premier conseil, c’est qu’elle quitte MSN. Les contacts n’y sont pas forcément sûrs et les enfants ont tendance à les collectionner. » « Et son blog ? » questionne la mère.« Il ne faut pas qu’elle y mentionne son nom, ni son adresse, ni son téléphone ou ses habitudes de vie. Il faut en dévoiler le moins possible », égrène Dominique Delorme.
Si cette helpline (ligne d’assistance) anonyme et gratuite est ouverte à tous, elle est essentiellement destinée aux parents, souvent paumés face aux nouvelles technologies et ignorant tout des activités de leur progéniture sur Internet. « Les parents mettent en garde contre l’alcool, la drogue, les relations sexuelles non protégées mais n’ont pas encore le réflexe de sensibiliser sur Internet car ils ne sont pas forcément en mesure de le faire », explique Justine Atlan, directrice de e-Enfance, l’association qui a lancé le numéro vert. « Notre but n’est pas de jouer les gendarmes du Net ni de dramatiser. Si on fait peur aux parents, ils débranchent Internet. Ce n’est pas le but. Nous souhaitons juste que chaque parent puisse se faire une idée des usages possibles et de la nature des éventuels dangers. »

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