jeudi 13 octobre 2011


L’Organisation Mondiale de la Santé dresse un constat alarmant du peu de moyens encore alloués aux maladies mentales à l’occasion de la Journée Mondiale de la Santé Mentale.


Dans l’Atlas de la Santé Mentale, publié à l’occasion de la Journée Mondiale du même nom, l’OMS réalise un état des lieux des Services de Soins en Psychiatrie dans une centaine de pays, et s’inquiète du manque de financement de cette spécialité, et pas seulement dans les pays moins développés. La psychiatrie est bel et bien le parent pauvre des spécialités médicales, puisque seuls 3 % des budgets santé lui sont octroyés, alors qu’il en faudrait y consacrer 13 %, représentant la charge réelle des troubles neuropsychiques, selon les experts de l’OMS.


Autre déséquilibre pointé du doigt dans le rapport : 67% des dépenses sont utilisées par les établissements psychiatriques -hospitalisation en psychiatrie par exemple- alors que selon le Docteur Ala Alwan, sous-directeur général à l'OMS, il faudrait davantage se concentrer sur les soins primaires qui permettraient de traiter davantage de monde et réduire les hospitalisations, bien plus coûteuses.
Quant aux traitements, ils sont encore trop basés sur le recours unique aux médicaments. Pour prendre en charge les patients, des soins psychosociaux sont indispensables, mais il y a un manque drastique de professionnels spécialisés dans ce domaine. Ce chiffre ridicule en témoigne : 1.27 psychiatres pour 100 000 habitants en moyenne dans le monde.



L’Europe se démarque comme étant la zone la mieux lotie avec un maximum de8.59 psychiatres pour 100 000 habitants. Pourtant, l’étude récente publiée en septembre par l’ECNP -Collège Européen de Neuropsychopharmacologie- aurait tendance à indiquer que cela reste insuffisant. En effet, selon les auteurs, 38 % des européens -soit 165 millions de personnes- seraient atteints chaque année d’une pathologie neuro-psychologique .


Les pathologies prises en compte par le cabinet sont plus larges que pour l’OMS et parmi les plus représentées : les troubles de l'anxiété (14 %), l'insomnie (7 %), la dépression majeure (6,9 %), les troubles somatoformes (6,3 %), le trouble de déficit d'attention avec hyperactivité (5 % chez les jeunes), la dépendance à l'alcool et aux drogues (4 %) et la démence (1 % chez les personnes âgées de 60 à 65 ans, 30 % chez les personnes âgées de 85 ans et plus).
Bref, il reste encore du chemin à faire...

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