mardi 31 mai 2011

Des hallucinogènes médicaments

Les hallucinogènes, telle la psilocybine extraite de champignons, modifient l'humeur. Ils sont à nouveau étudiés chez l'homme, car ils pourraient diminuer l'anxiété ou soulager la douleur.

Roland Griffiths et Charles Grob

© Images.com/Corbis

Les hallucinogènes engendrent des états modifiés de conscience, qui peuvent changer durant plusieurs heures l’humeur et le comportement de la personne qui les a consommés.

L'auteur

Roland GRIFFITHS est professeur de biologie comportementale et de neurosciences dans les Départements de psychiatrie et de neurosciences de l'École de médecine de l'Université Johns Hopkins aux États-Unis.

Charles GROB est professeur de psychiatrie et de pédiatrie à l'École de médecine David Geffen de l'Université de Californie à Los Angeles (ucla), et il dirige la Division de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent au Centre médical Harbor-ucla.
Au printemps 2004, Sandy Lundahl, 50 ans, s’est présentée au Centre de recherche de biologie comportementale de la Faculté de médecine à l’Université Johns Hopkins, aux États-Unis. Elle était volontaire pour une série d’expériences sur les hallucinogènes, la première autorisée aux États-Unis depuis plus de 30 ans. Elle a rempli des questionnaires, discuté avec les deux expérimentateurs qui allaient rester près d’elle pendant les huit heures que devait durer l’expérience et s’est installée dans l’espace aménagé à cette fin. Elle a alors avalé deux comprimés et s’est allongée sur le divan, avec un masque sur les yeux et des écouteurs diffusant de la musique classique sélectionnée pour qu’elle se décontracte.

Les capsules contenaient une quantité importante de psilocybine, la principale substance active des champignons hallucinogènes (voir la figure 3). À l’instar du lsd et de la mescaline, la psilocybine produit des changements de l’humeur et de la perception, mais rarement de vraies hallucinations. À la fin de l’expérience, lorsque les effets de la psilocybine se sont dissipés, S. Lundahl, qui n’avait jamais consommé d’hallucinogènes au préalable, a rempli de nouveaux questionnaires. Elle a indiqué qu’elle avait vécu une expérience de type mystique, semblable à celle rapportée par des personnes en quête de spiritualité dans certaines cultures. Elle s’était alors sentie heureuse et avait perdu le sens du temps et de l’espace. Mais l’état modifié de conscience...

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