dimanche 10 avril 2011

Revue de presse sur la mobilisation du 9 avril


Manifestation pour le retrait de la loi sur les soins contraints du 9 Avril 2011


Collectif des 39 Contre la Nuit Sécuritaire Meeting National Politique et Poétique Samedi 9 avril de 14h à 18h
« UN POUR TOUS ET TOUS CONTRAINTS »
Devant la statue de Pinel
47 Bld de l'hôpital 75013 Paris

En 1793, Jean-Baptiste Pussin, un ancien patient nommé surveillant et sa femme Marguerite ont amené Philippe Pinel, médecin-chef de Bicêtre, à retirer les entraves et les chaînes aux aliénés.
En 2011, l'Assemblée Nationale vote une surveillance et un contrôle à domicile des personnes malades sous camisole chimique. Avec ce parti-pris de la répression, les bracelets électroniques suivront. Deux siècles après, les chaînes sont de retour.....

Le projet de loi instaurant des « soins » sans consentement y compris en ambulatoire a été adopté à l'Assemblée Nationale et doit être examiné au Sénat. Nous devons amener les Sénateurs dans un sursaut républicain à bloquer cette loi.

Le collectif des 39 contre la Nuit Sécuritaire appelle à une large mobilisation pour faire barrage à cette loi honteuse qui transforme les soignants en police sanitaire et qui enlève leur humanité aux personnes malades.

La Folie n'appartient pas à la psychiatrie, l'Art parle d'elle, s'adresse à elle. C'est naturellement que de nombreux collectifs d'artistes, de peintres, de comédiens, de musiciens se joignent au collectif des 39 pour défendre l'humanité des personnes malades. Le combat pour une hospitalité pour la folie doit se mener aussi sur le terrain culturel et artistique. La folie est indissociable de l'humain, elle est fait de culture.

Tout au long de ce Meeting Politique et Poétique les prises de paroles et les performances artistiques se succéderont. Des patients, des familles, soignants, syndicats, politiques, philosophes, magistrats, membres du collectif des 39 et d'autres collectifs ou associations. Des musiciens (Ens'batucada et fanfare Aïouentounos du Collectif La Blanchisserie), des comédiens (Atelier Théâtre de la clinique de la Borde, Githec), des plasticiens (Stéphane Gatti pour la parole errante, le collectif Pouch'd). Et d'autres encore...
Tous sont engagés dans le mouvement d'une hospitalité pour la folie.
Le Githec (je ne suis pas sûr!)

Suite de l'article, photos et vidéo ici


Romandie News

Rassemblement à Paris contre la réforme de l'hospitalisation d'office

PARIS - Quelques centaines de personnes se sont rassemblées samedi à Paris pour dénoncer la réforme de l'hospitalisation d'office en cours d'examen au Parlement, jugeant cette loi "plus sécuritaire que sanitaire", a constaté une journaliste de l'AFP.

"C'est une loi idéologique, pas de santé", a dit à l'AFP le psychiatre Hervé Bokobza, animateur du "collectif des 39 contre la Nuit sécuritaire", qui avait appelé à ce rassemblement près de l'hôpital de la Pitié-Salpetrière (13e) contre une "loi honteuse qui transforme les soignants en police sanitaire et enlève leur humanité aux personnes malades".


Le texte, voté à l'Assemblée nationale le 22 mars, dont le déclencheur avait été le meurtre en 2008 à Grenoble d'un étudiant par un malade mental enfui de l'hôpital, instaure notamment la possibilité de "soins" ambulatoires sans consentement, et non plus seulement une hospitalisation.


Pour le collectif, les députés ont voté "une surveillance et un contrôle à domicile des personnes malades sous camisole chimique", au détriment de la qualité des soins et de la construction indispensable du lien entre le patient et ses soignants.


"Ce qui est mis en avant, c'est l'amalgame entre patient et dangerosité", a commenté pour l'AFP le psychologue Emile Lumbroso, du collectif des 39.


"Tout ce qui est dans ce projet de loi n'est vu que du côté sécuritaire. Quand on parle de +soins+ sans consentement, il s'agit de +traitement+ médicamenteux sans consentement. On a cette idéologie que la maladie mentale est uniquement un problème médicamenteux, donc organique", a-t-il estimé.


"On est en train de détruire ce qui s'est construit pendant cinquante ans de pratique de la psychiatrie, de la psychothérapie", basée sur le relationnel, a-t-il ajouté, en soulignant que "déjà des milliers de lits avaient été supprimés" à l'hôpital.


"On va se retrouver à devenir des délateurs -- signaler si le malade ne vient pas à un rendez-vous, ne prend pas ses médicaments -- et le patient ne nous fera plus confiance, il s'enfuira. Paradoxalement ça va accroître les risques de danger", a-t-il déploré.


A la tribune, Bernard Odier du Syndicat des psychiatres des hôpitaux est venu expliquer l'"hostilité" de ses pairs au projet, mais aussi des intervenants d'horizons divers comme la magistrate Evelyne Sire-Marin, présidente d'honneur de la Fondation Copernic.


"Depuis dix ans, on recense 21 lois sécuritaires (...) pour toujours plus de fichage, de répression, au détriment des professionnels", a déclaré la magistrate.


"Le législateur s'imagine que d'un coup de baguette magique, il peut résoudre le problème de la maladie mentale, de la délinquance, de l'immigration. C'est la théorie du kärcher", a-t-elle aussi dit.


Des musiciens et comédiens s'étaient joints au collectif des 39 pour entrecouper les prises de paroles de saynètes ou morceaux de musique, sous des bannières "Un pour tous, Tous contraints" ou "Attention mirage sanitaire, virage sécuritaire".

AFP / 09 avril 2011

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