dimanche 13 mars 2011

Justice | Maladie mentale

Le Barreau écorche le réseau de la santé

09/03/2011
S’exprimant au nom du Barreau de Québec, l’avocat Jean-Pierre Ménard a donné une volée de bois vert au réseau de la santé, qui a abandonné ses responsabilités en matière de santé mentale, selon lui.
© Les archives Agence QMI
« C’est le système de santé qui n’assume pas ses responsabilités, et les tribunaux sont obligés de le faire à sa place », lance sans détour Me Jean-Pierre Ménard, membre du groupe de travail en santé mentale du Barreau du Québec.

Bien qu’il se soit dit peu surpris des conclusions du rapport sur la prestation des services de psychiatrie légale, Me Ménard juge inconcevable que des personnes présentant de graves problèmes de santé mentale soient privées de services en se retrouvant en détention et qu’elles ne fassent pas l’objet d’un suivi rigoureux.


« Des gens n’assument pas leurs responsabilités, quand on constate par exemple que des hôpitaux désignés ne livrent pas les services prévus, et on ferme les yeux, on laisse faire », a-t-il vivement déploré, plaidant pour que le ministère de la Santé exerce davantage de leadership sur cette question. « On judiciarise de plus en plus de cas qui devraient pourtant être pris en charge par le réseau de la santé. L’appareil judiciaire est devenu le palliatif des déficiences du système de santé », a ajouté Me Ménard.


Inquiétant


L’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec a pour sa part témoigné au Journal son inquiétude après avoir pris connaissance du rapport.


« Ça n’a pas de bon sens cette désorganisation. Il faut que ça cesse », a lâché la directrice générale, Doris Provencher.


Toutefois, elle voit d’un bon œil certaines recommandations du comité, notamment celle de confier la responsabilité des infirmeries des centres de détention au ministère de la Santé.

« Ça me paraît être un minimum. Vous savez lorsque quelqu’un est détenu et est privé de ses médicaments pendant quelques jours, ça devient un sevrage et c’est normal à ce moment-là qu’il pète les plombs », a-t-elle dit. 


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