samedi 26 mars 2011

Budget de l'Hôpital : « On va dans le mur ! »
25 mars 2011
Budget de l'Hôpital : « On va dans le mur ! »

Les présidents des commissions médicales des établissements de CHU sont en colère. Pourquoi ?
Depuis quatre ou cinq ans, les hôpitaux sont engagés dans une démarche de performance avec des finances équilibrées puis stabilisées. Les CHU ont répondu globalement à ces enjeux : au niveau des aménagements techniques et du fonctionnement de nos équipes. L'activité a augmenté, ce qui a permis de parvenir à l'équilibre. Mais maintenant, l'Etat nous annonce une baisse des tarifs à l'acte de l'ordre de 3 %. Par ailleurs, les budgets des missions d'intérêt général vont être diminués comme ceux des gardes. Aussi, les établissements devront régler 50 % des salaires des internes. Avec tout ça, comment va-t-on maintenir un service de santé de qualité ? On nous conduit dans le mur. Le malaise est présent dans toutes les équipes hospitalières. Nous tirons le signal d'alarme.


Un malaise ancien dans des services en souffrance, 'non rentables' comme la gériatrie ou la psychiatrie. C'est d'ailleurs le cas au CHU de Nîmes avec des mouvements sociaux liés aux conditions de travail. N'était-ce pas des signes avant-coureurs ?
Dire que l'on va rendre l'argent public plus efficient, ce n'est pas rédhibitoire. Il a fallu apprendre à travailler différemment, se réorganiser. Pour la psychiatrie, il n'y a jamais eu de problème de budget et quant à la gériatrie elle va être réorganisée à Nîmes... En même temps, je comprends le questionnement de certains personnels soignants et aide soignants. Les alertes, on les avait en gériatrie, en psy, aux urgences, mais 20 autres services allaient bien. On pouvait espérer équilibrer tous les services d'ici trois ans. Avec ces nouveaux financements, on ne va pas y arriver.

Qu'allez-vous faire ?
Une motion a été adoptée par tous les présidents de CME de France. Mercredi, nous avons fait une conférence de presse à Paris. Nous irons bientôt au ministère. Il faut qu'on avance, l'enjeu est trop important.
Recueilli par RICHARD BOUDES
Photo STÉPHANE BARBIER

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire