dimanche 9 janvier 2011

Psychiatrie : comment Mazurelle gère la sécurité
6 janvier 2011

À l'hôpital Mazurelle, les problèmes de violence sont souvent réglés en interne. De manière marginale, il est fait appel aux forces de l'ordre. Des conventions de bonnes pratiques ont été signées.

Un protocole de « bonnes pratiques » a été signé hier avec les gendarmes. L'occasion de découvrir comment l'hôpital gère les relations avec les forces de l'ordre : problèmes de violence, auditions...


Décembre 2004. À l'hôpital psychiatrique de Pau, une aide-soignante et une infirmière sont assassinées par un patient. Le fait divers, très médiatisé, met en lumière des carences dans la gestion de la santé mentale en France : les effectifs, le manque de psychiatres... En signant, hier, une convention de « bonnes pratiques » avec les gendarmes de Vendée, la directrice de l'hôpital Mazurelle, Corinne Williams-Sossler, a évidemment souligné qu'elle est une déclinaison locale de l'accord national de 2005. Les ministères de la Santé et de l'Intérieur avaient en effet souhaité davantage de concertation entre les hôpitaux psychiatriques et les forces de l'ordre.

Le rendez-vous est l'occasion de découvrir comment l'hôpital Mazurelle gère ces relations tout en étant « attaché à l'esprit de l'hôpital ouvert sur la cité ». La convention avec les gendarmes concerne essentiellement les points d'accueils répartis dans le département, mais aussi la Maison d'accueil de jour inaugurée cet été à Longeville-sur-Mer (40 places). « Évidemment, les pratiques ressembleront beaucoup à celles que nous avons mises en oeuvre avec le commissariat sur notre site de La Roche-sur-Yon », souligne Corinne Williams-Sossler.

Violences, hospitalisations d'office, auditions de patients ou de personnel, fugues, présence d'importuns auprès des patients... : les contacts avec les forces de l'ordre sont incontournables pour l'hôpital. « Heureusement, la plupart des problèmes de violence sont réglés en interne », insiste la direction. Les hospitalisations d'office sont aussi marginales : au nombre d'une quarantaine en 2009, elles représentent moins de 2 % des 2 250 hospitalisations adultes « complètes ». Le colonel Francis Brice souligne : « Nous avons été appelés récemment à Fontenay. Le personnel avait besoin qu'on lui prête main-forte. C'est loin d'être systématique : certains patients ont besoin de soins mais ne sont pas dangereux. »

« Garder l'hôpital ouvert »
Signé en 2007, l'accord avec les policiers a conduit à réévaluer les dispositifs de sécurité dans l'établissement et notamment à la maison d'accueil spécialisé (60 places). La directrice détaille : « Sur les conseils de la police, nous avons amélioré l'éclairage, posé des barrières, des détecteurs de présence, de la vidéosurveillance... Cela a donné lieu à d'importantes discussions avec le personnel : nous ne voulions pas recréer des murs alors que les chiffres, parmi les meilleurs de France, nous confortent dans notre choix d'ouverture. »

Des formations de prévention de la violence ont été mises en place, une ligne directe a été ouverte et des réunions de concertation forces de l'ordre/hôpital sont régulièrement organisées. En interne, l'organisation du renfort a également été revue : chaque unité de soins compte au minimum deux agents présents et, en cas de besoin, l'alerte permet de faire venir sept agents le jour, cinq la nuit. Le tout en gardant un minimum de deux agents par unité de soins... « Pas évident dans un contexte de réduction des effectifs », « sourit » Corinne William-Sossler.
Claire HAUBRY.

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